Grossesses non désirées : l’Ong Équateur plaide pour la gratuité du stérilet

Dans un contexte où plus de 60 % de la population gabonaise est jeune, Colette Amorissani, présidente de l’association Équateur, tire la sonnette d’alarme sur les conséquences des grossesses non désirées qui freinent l’émancipation des femmes et des jeunes filles. Selon elle, il est urgent de démocratiser l’accès aux contraceptifs modernes, notamment au stérilet, un dispositif intra-utérin fiable, durable et économique.

Dans ce plaidoyer, Mme Amorissani rappelle que le stérilet protège de 5 à 10 ans, ne requiert pas de prise quotidienne et est réversible, mais reste inaccessible pour beaucoup, son prix dans le privé pouvant atteindre 25 000 FCFA, un coût prohibitif pour les femmes sans emploi ou les élèves. Cette situation creuse une inégalité criante en matière de santé reproductive.

Pour la présidente d'Équateur, la restauration des institutions prônée par les autorités doit aussi s’appliquer au secteur de la santé reproductive. Elle appelle le ministère de la Santé à intégrer la gratuité du stérilet dans les centres publics, en s’appuyant sur l’expérience réussie de plusieurs pays africains comme le Burkina Faso, le Rwanda ou le Sénégal, qui offrent déjà ce service gratuitement grâce à des partenariats avec l’UNFPA, USAID ou MSI Reproductive Choices.

Colette Amorissani invite aussi les bailleurs de fonds à soutenir financièrement cette initiative et la société gabonaise à dépasser les tabous autour de la contraception, la considérant comme un acte de liberté et de responsabilité.

" Une femme qui choisit quand et combien d’enfants elle souhaite avoir est une femme qui a le pouvoir d’agir, d’éduquer, de contribuer et de rêver ", conclut-elle. Pour elle, offrir un stérilet, c’est offrir un avenir, c’est sauver une vie.