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Société & Culture

Prévoyance sociale et Solidarité nationale/Suite et fin de l'interview du ministre Brigitte Mba Anguile : " Les hommes comme les femmes sont pris en compte en matière de vulnérabilité ”

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Le ministre Brigitte Anguile Mba explique dans cette seconde partie de l'entretien, les questions liées à la prise en charge des familles économiquement faibles, la promotion des activités socio-économiques des femmes et le fonctionnement des haltes garderies.

Madame le ministre, la gestion du pacte social ne semble pas exclusivement incomber à votre département. Qu'en est-il de la collaboration avec les différents acteurs de sa réalisation et de son effectivité ?

Vous avez raison ; les questions sociales ne se limitent pas qu'aux problèmes de prévoyance sociale, mais elles concernent plutôt les conditions générales d’existence des personnes. L’ensemble des actions mises en œuvre par les pouvoirs publics pour transformer ces conditions de vie, assurer le bien-être individuel et collectif et éviter les explosions sociales ou la désagrégation des liens sociaux constitue la trame de la politique sociale de notre pays. Ce qui amène une sorte de « transversalité » dans la prise de conscience, la recherche de solutions et de partenaires. C’est pour cette raison que le problème de la satisfaction « sociale » des populations concerne l’ensemble des départements du Gouvernement de la République. Car, tous, d’une certaine manière, participent à la recherche du bien-être des populations.

Le pacte social est donc, fondamentalement, l’alliance entre le Président de la République, Ali Bongo Ondimba, et les populations gabonaises pour la prospérité de toute la Nation.

Quels sont les problèmes de familles récurrents au sein de votre cellule d’écoute et quelles solutions y apportez-vous ?

La cellule d’écoute est une structure d’urgence et de proximité. Elle tente d’apporter un soutien rapide aux personnes en situation de rupture. Par rupture, j’entends toute situation remettant en cause l’équilibre et la quiétude d’une personne. Aussi, pouvons-nous avoir : les personnes en errance, la problématique des conflits trans générationnels, la problématique des divorces et leurs conséquences sur le devenir des différents protagonistes et particulièrement des enfants, la situation des familles monoparentales avec mère gabonaise économiquement faible (GEF) comme chef de ménage, les conflits successoraux et leurs conséquences connues telles la spoliation des veuves et des orphelins… En somme, un ensemble de difficultés liées à l’existence humaine.

Les solutions apportées vont de la mise en place de dispositifs spécifiques tels que la prise en charge psychologique, l’aide judiciaire, l’assistance médicale ou encore l’octroi d’aides alimentaire et/ou financière.

Je tiens quand même à souligner qu’une réflexion est actuellement menée sur la nécessité de renforcer cette cellule et la déconcentrer sur toute l’étendue du territoire. Les récents problèmes de deuil liés aux catastrophes naturelles et aux accidents de circulations, nous y contraignent.

Au sujet du fonctionnement des haltes garderies, il nous revient qu’en sus des enfants des filles-mères économiquement faibles, désormais minoritaires, ces structures accueillent de plus en plus d’enfants dont les parents sont parfois des fonctionnaires à l’abri du besoin. On parle aussi d’une pléthore d’encadreuses dont certaines seraient issues de recrutement à caractère social. Madame le ministre, n’y a-t-il pas là matière à remettre de l’ordre dans ces établissements publics ?

Nous procédons actuellement à la mise en place d’une cartographie nationale des populations économiquement faibles. Ainsi, les conditions d’éligibilité seront moins détournées par ceux qui pensent ne pas devoir s’y astreindre.

En ce qui concerne le recrutement, nous avons opté, s’agissant d’une certaine catégorie de personnels, pour un recrutement local. C’est ce qui constitue le côté « recrutement à caractère social » que vous soulevez. Mais, il ne saurait être toléré que des personnes sans qualification aucune président à la prise en charge et à l’éducation de « nos petits mwanas ».

Si cela était avéré, nous prendrions toutes les dispositions qui s’imposent pour remédier à cette situation.

Que devient le Grand prix du président de la République pour la promotion des activités socio- économiques des femmes ?

Le Grand prix du président de la République reste une occasion pour promouvoir la femme et reconnaître son rôle fondamental dans la vie de la nation. Cela ne veut pas dire que le chef de l’Etat attend cette opportunité, car il a témoigné à plusieurs reprises à la femme gabonaise sa reconnaissance et sa confiance.

Il reste que nous souhaitons que les femmes se mobilisent pour donner à cet événement un cachet particulier par leur grande mobilisation. Aussi, sommes-nous en train de parfaire l’organisation de ce moment de consécration de la femme.

Il est reproché à votre département d’avoir un visage plus féminin que familial.

Il est vrai que le département dont j’ai la charge compte, au niveau de ses effectifs, un pourcentage plus élevé de femmes que d’hommes. Ceci manifeste peut-être tout simplement que plus de femmes s’orientent vers des filières sociales que les hommes. Je tiens à souligner que ceci semble se vérifier sous d’autres cieux.

Quant au caractère moins familial, je comprends bien que, face à la douleur, l’abandon, la malnutrition, la maladie, etc., les délais de réactivité doivent être les plus courts possibles. C’est pourquoi, une des missions qui m’ont été assignées est de simplifier certaines procédures administratives pour une meilleure efficacité du service attendu par les usagers.

Pour ce qui est de la prise en charge des hommes, n’ayez pas de crainte, en tant que femme et membre du gouvernement, je sais ce que c’est que la discrimination et je ne puis la reprendre à mon tour. Les hommes, comme les femmes sont pris en compte en matière de vulnérabilité. Simplement, cela est moins visible car eux-mêmes n’osent pas affronter le regard de la société et culturellement ils pensent qu’ils ne doivent pas se plaindre mais plutôt assumer.

Pour finir, la collaboration entre les différentes composantes de votre département se passe-t-elle comme vous le souhaitez ?

Je suis à l’école de la vie et je mesure l'importance des fonctions et des responsabilités qui sont les miennes. On apprend les uns et les autres à se côtoyer et tenter de privilégier la grandeur de notre pays.

Nous ne devons jamais oublier une chose : nous sommes au service de la Grande Nation Gabonaise. C’est pour la servir que nous avons été promues. C’est à la fin de notre mission que nous serons primées. Ou Honnis. Cela doit être le seul fil conducteur de notre action durant notre passage au gouvernement.

Propos recueillis par O.N.

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