Brandissant le sceau de la "légalité", Ali Akbar Onanga Y'Obegue et Me Francis Nkea Ndzigue se sont ligués depuis quelque temps contre le directoire du Parti démocratique gabonais (PDG) issu du 13e congrès extraordinaire du PDG tenu en janvier dernier à Libreville, arguant du fait que ce nouvel exécutif dirigé par Blaise Louembe serait "illégal". En rappelant au passage que "les seules instances légitimes et légales du PDG restent celles issues de la décision 004/PDG/ DCP du 24 décembre 2022, portant nomination du cabinet du Distingué camarade président (DCP) et du secrétariat exécutif du parti".
Une manière pour lui ainsi que pour l'ensemble de ses soutiens de réaffirmer qu'Ali Bongo Ondimba demeure, à ce jour, la tête de proue de la formation politique créée par El Hadj Omar Bongo le 12 mars 1968 à Koula-Moutou, chef-lieu de la province de l'Ogooué-Lolo.
Une fois que l'on a dit tout cela, l'on ne peut véritablement pas s'empêcher de s'interroger sur la portée de la démarche entreprise par l'ancien membre du gouvernement et ses compères. Tant elle paraît bien limitée et devrait, sauf à s'y méprendre, déboucher sur une impasse, une voie sans issue.
Les déclarations et points-presse à tout-va ne devraient pas suffire à masquer une réalité concrète et palpable : la réalité et la dynamique du pouvoir sont du côté de Louis. Lequel, fort du soutien des militants et disposant des attributs nécessaires à son action, a marqué un geste politique fort lors de la récente présidentielle en appelant à soutenir et à voter Brice Clotaire Oligui Nguema.
Un geste d'autant plus significatif que jusqu'à un passé récent, seul le DCP faisait office de candidat naturel au scrutin présidentiel. Bref, il a fallu revoir les statuts et opérer un véritable changement de logiciel. Alors que dans le même temps, Ali Akbar Onanga Y'Obegue et Me Francis Nkea Ndzigue ont appelé à ne soutenir aucun candidat au nom "d'une posture. D'une ligne droite qui ne dévie jamais, même sous la pression".
Au final, leur appel semble n'avoir pas été suivi et ils apparaissent plus isolés que jamais. Tout au moins aux yeux de certains vus comme des "défenseurs nostalgiques d'un ordre révolu, prêchant une cause perdue dans le désert".
Ce d'autant plus que du côté de Louis, on a procédé récemment au renouvellement des instances (Comité permanent du Bureau politique, secrétaires nationaux, organismes spécifiques du secrétariat exécutif, etc.) du parti. Et que le cap semble désormais fixé sur les législatives et les locales. Des échéances qui devraient permettre de jauger, une fois de plus, l'audience des "légalistes".
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