Dans une déclaration politique lue ce samedi 10 mai 2025, plusieurs cadres et militants du Parti démocratique gabonais (PDG) de la province du Woleu-Ntem ont tenu à clarifier leur position face à ce qu’ils qualifient de « manœuvre solitaire et maladroite ». Cette sortie fait suite à la déclaration de la veille, où un groupe de figures locales du parti annonçait leur démission collective, prétendant agir au nom de tous les cadres du PDG de la province.
Face à ce qu’ils considèrent comme une imposture, des militants se sont exprimés avec vigueur. « Il n’y a pas eu de concertation. Nous avons été convoqués sans être informés de l’objet réel. C’est une mise en scène qui nous a pris de court », s’est insurgé l’un des membres présents lors de la réunion de vendredi. François Ongo Assomou, membre du Conseil national, n’a pas caché sa colère : « Ils ont parlé en notre nom sans mandat. Nous ne nous reconnaissons pas dans cette déclaration. C’est une trahison. »
Pour ces militants, la démarche de leurs anciens camarades est à la fois « précipitée » et « intéressée ». Ils dénoncent une volonté manifeste de jeter le trouble dans les rangs du PDG au moment même où le président Brice Clotaire Oligui Nguema affiche une volonté de transformation du parti en un mouvement politique plus en phase avec les aspirations de la jeunesse. « Comment comprendre que ceux censés encadrer cette jeunesse soient ceux qui sèment la confusion ? », s’interrogent-ils.
Ils rappellent également que l’adhésion au PDG est individuelle, et que toute démission devrait l’être aussi. « Les responsabilités au sein du parti ne donnent pas le droit de parler au nom de tous. Certains cadres présents dans la salle ne se reconnaissent pas dans cette sortie. D’autres n’avaient même pas été consultés », martèlent-ils.
Plus profondément, ces militants estiment que cette démission collective n’est qu’un prétexte pour servir des ambitions personnelles. « Qui a trahi, trahira. Hier, ils chantaient les louanges du régime déchu, demain ils feront de même avec leurs nouveaux hôtes », ironise l’un d’eux, citant le proverbe selon lequel « le serpent, malgré sa mue, reste venimeux ».
Ils rejettent également les accusations implicites d’un manque de soutien au chef de l’État. À leurs yeux, le PDG a clairement soutenu la candidature d’Oligui Nguema, qui a recueilli 94,85 % des suffrages. « Rien dans la conduite du parti ne justifie cette mise en scène », assurent-ils.
Enfin, les intervenants ont appelé à la responsabilité collective pour éviter un « recul démocratique ». Selon eux, cette scission orchestrée menace les acquis des luttes politiques depuis 1990. « Ressaisissons-nous, fils et filles du Woleu-Ntem. Ce mauvais rêve doit s’arrêter ici. »
À travers cette contre-déclaration, les cadres restés fidèles au PDG cherchent à préserver l’unité provinciale et à réaffirmer leur engagement dans le processus de refondation impulsé au sommet de l’État. « Chacun doit parler en son nom. Qu’ils partent seuls, sans salir l’image du parti ni de notre province », concluent-ils
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