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Enquête

Le ranch de Ndendé entre dans sa phase d’activités

Les vaches du Brésil. © DR

Vue des vaches à Ndendé, dans le département de la Dola. © DR

Dans sa quête d'autonomie alimentaire, le Gabon vient d'amorcer une nouvelle étape dans le développement du secteur de l'agriculture et de l'élevage. C'est dans ce contexte que le projet de la réhabilitation du ranch Sogadel dans la province de la Ngounié vient de voir le jour à Ndendé, dans le département de la Dola.

Ce programme s'inscrit dans la stratégie nationale visant à réduire les importations alimentaires, avec une production laitière et de viande carnée. 

Grâce au pragmatisme du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et du superviseur en chef, le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima. Lesquels ont visité, le 5 février dernier, la ferme de Ndendé pour apprécier l'évolution du projet. Pour soutenir ces efforts, le chef de l'État a remis trois pick-up et un camion. Et il a annoncé la mise à disposition d'un important lot d'engins lourds pour développer le site. Situé à 12 km du chef-lieu, du département de la Dola, sur la route de Moukoro, le projet est géré par la société agropastorale du Gabon.

L'arrivée de 800 vaches en provenance du Brésil (exclusivement des femelles) n'a fait que conforter l'idée selon laquelle l'initiative a pris corps avec plusieurs activités visibles sur le terrain. Selon Christian Ghislain Midongo Lechiobeka, responsable d'Agropag-Ndendé, le projet s'étend sur une superficie de 70 000 hectares, 800 ha étant déjà aménagés. Il y a aussi 20 parcelles de 50 ha pour les agripreneurs, dont les stagiaires formés au Brésil. Toutefois, la mise sur pied des infrastructures se fait de manière progressive, estime notre interlocuteur. Non sans évoquer la réalisation de la cité destinée aux agripreneurs qui, pour l'heure, sont logés dans un hôtel à Ndendé et perçoivent un revenu de 300 000 francs.

"Les travaux ont sensiblement évolué. Après la quarantaine, les bovins seront dans les endroits construits et aménagés à cet effet", a précisé Midongo Lechiobeka. Pour cette première phase, la multiplication de l'espèce doit se faire, a-t-il insisté, au maximum, afin que le cheptel augmente considérablement. "Si nous tenons compte des projections, il faut augmenter le nombre des bovins pour atteindre un bon quota. Ce qui veut dire que les animaux ne seront pas abattus d'ici peu. Il faut qu'ils se multiplient au maximum, sans ruiner le stock. La grossesse d'une vache dure 9 mois. Pour que les Gabonais consomment 300 g de viande, il faut tuer 250 bêtes, alors nous sommes loin du compte. C'est bon si on avait débuté avec au moins 3 000 têtes. Mais, ça ira", a-t-il souligné. Non sans indiquer que la production de lait tiendra compte de tout le processus afin d'obtenir les résultats attendus par les consommateurs.

Depuis l'arrivée des agripreneurs sur le site, les journées de travail sont à l'image de l'activité qui nécessite de la volonté, de la détermination et de la bravoure. Des qualités que les 17 jeunes gabonais, futurs entrepreneurs ayant pris le projet à cœur, cultivent sur un terrain où l'on voit plusieurs équipes se relayer pour construire des enclos et autres aménagements.

"Le réveil est vif. Nous arrivons sur le site à 6 heures, pour entreprendre les activités quotidiennes. La présence des vaches nous rassure, car lorsque l'idée de ce projet a retenu mon attention, c'était dans le but de transformer le lait des vaches. Si les autres pays que l'on traite de pauvres par rapport au Gabon parviennent à produire, je pense que nous pouvons aussi le faire ", déclare Alice Grazélia Nkie Tobossou, jeune agripreneur.

Cette dernière, par ailleurs, reconnaît quelques difficultés liées à la route, à l'acclimatation et la vie en forêt, aux moyens logistiques inadaptés, etc. "C'est le chef qui motive de plus en plus, lorsqu'on veut désespérer. Mais avec sa fougue de manager sur le terrain, il y a l'assurance. Je ne regrette pas ce choix, j'ai foi en l'avenir. Et je compte sur les autorités de notre pays pour nous accompagner dans cet élan", a-t-elle lancé.

Et son collègue Fevy Sylver Manianga Nzengué, licencié en développement durable, logistique, transport et prévention des risques, de renchérir : "J'ai été initié depuis l'enfance par mon père. Lorsqu'il y a eu le projet, j'ai posé ma candidature. Arrivé sur place, il y a cette alchimie en nous. Voir une vache mettre bas et produire du lait, ça me donne l'idée d'aller plus loin. Il faut reconnaître qu'aucune activité n'est facile et surtout dans l'entrepreneuriat. C'est pourquoi je lance un appel à d'autres jeunes. On ne peut pas se lever un matin et recevoir une cuiller en or. Apprenons à persévérer".

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