«Les Gabonais attendent toujours la dernière minute… ». Ce refrain résonne parmi les responsables des opérations d’enrôlement dans les mairies de Nzeng-Ayong, d’Owendo et d’Akanda. Pourtant, cette fois-ci, la prolongation de la période d’enrôlement par le ministre de l’Intérieur, conformément à la loi, semble être une aubaine pour ceux qui n'ont pas encore pris leur décision.
Vendredi dernier, une équipe de L’Union s’est rendue à la mairie du 6e arrondissement, où la cour s’est transformée en véritable foire d’inscription. Sous le soleil de plomb, de nombreux usagers, assis à l’ombre de tentes, attendaient patiemment leur tour. « Beaucoup de compatriotes attendent encore la dernière minute pour se faire enrôler. Heureusement, la tutelle a prolongé la période d’enrôlement de huit jours », confie un superviseur, jonglant entre les demandes et les questions des électeurs.
Hermine, une agent d’orientation, a remarqué une affluence soudaine. « Depuis hier, les populations, dont certaines n’étaient pas au courant du report, viennent en grand nombre. On les oriente, on les aide à s’installer et à comprendre les démarches », explique-t-elle. Les week-ends, cependant, semblent plus calmes, laissant présager une dernière poussée avant la date limite.
Malgré quelques coupures de courant, le ministère de l’Intérieur a anticipé ces désagréments en déployant des groupes électrogènes pour garantir le bon déroulement de l’opération. « Leur autonomie ne dépasse pas huit heures, mais c’est suffisant pour éviter de pénaliser les usagers », indique un responsable, satisfait de l’organisation mise en place. Les personnes âgées et les femmes enceintes sont prioritaires, ce qui démontre une attention particulière portée aux plus vulnérables.
À la mairie d’Owendo, Emmanuel Laurent Ayume Mickolo, superviseur du site, constate une mobilisation croissante. « Au départ, il y avait peu d’affluence, mais maintenant, on voit un réel engouement. Les campagnes de sensibilisation menées par l’édile d’Owendo, en collaboration avec les chefs de quartier, portent leurs fruits », se réjouit-il. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 450 et 600 usagers viennent chaque jour pour s’enrôler, un chiffre en forte hausse par rapport aux débuts de l’opération. Cependant, la mairie d’Akanda semble connaître une affluence plus timide. « Lors du lancement, nous avons eu une bonne mobilisation, mais actuellement, nous attendons les postulants de dernière minute », confie une responsable, un brin préoccupée par le manque d’affluence.
Le 12 avril 2025 représente un tournant pour le Gabon, un moment crucial pour sortir de la période d’exception que le pays traverse depuis un an et demi. Alors que le temps presse, les Gabonais semblent enfin prêts à s’engager, espérant que cette mobilisation tardive se traduira par une participation massive aux urnes. Le défi reste de taille, mais la volonté de voter est palpable, et l’espoir d’un avenir meilleur, tangible.
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