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Masques Kota détournés : le patrimoine culturel gabonais s’exporte sans autorisation ?

Masques Kota détournés : le patrimoine culturel gabonais s’exporte sans autorisation ?

Depuis quelques semaines, une marque européenne baptisée Keur Amy Langseth enflamme les réseaux sociaux. Son concept ? Des sacs à main de luxe ornés de masques Kota, figures spirituelles et symboliques du Gabon, soigneusement reproduites et incrustées sur des accessoires vendus à prix d’or.

Si la fondatrice, Amy Langseth, vante "une célébration de l’art africain", de nombreux internautes dénoncent ce qu’ils considèrent comme une appropriation culturelle flagrante.

Sur TikTok, les vidéos de promotion de la marque sont devenues virales, suscitant colère et incompréhension. "Nos oeuvres d’art ne sont-elles pas protégées? N’importe qui peut donc s’en emparer ?" s’indignent des voix gabonaises outrées par ce qu’elles perçoivent comme un pillage symbolique.

Les masques Kota, autrefois gardiens spirituels des ancêtres et trésors du patrimoine gabonais, sont ainsi détournés de leur valeur sacrée pour devenir des motifs de mode occidentale.

Fondée par Amy Langseth, Keur Amy Langseth se présente pourtant comme une marque "inspirée par l’héritage et l’art africains". Selon sa créatrice, chaque pièce serait conçue "pour célébrer la beauté et la diversité de l’art africain tout en offrant une protection symbolique à travers le Kota, notre emblème distinctif ".

Une explication qui peine à apaiser la controverse. Car derrière cette mise en avant "esthétique", une réalité dérangeante s’impose : le Gabon ne bénéficie d’aucun droit ni retour sur cette valorisation de son patrimoine. Aucun accord culturel ou licence n’a été évoqué, et les autorités gabonaises gardent pour l’heure le silence.

Ce cas relance le débat sur la protection juridique et symbolique des oeuvres d’art africaines, souvent récupérées, copiées ou commercialisées à l’étranger sans reconnaissance de leur origine. Pendant que d’autres en font un luxe, les peuples qui en sont les gardiens continuent de réclamer justice et respect pour leur héritage.

Une fois encore, le masque Kota, bijou de l’identité gabonaise, devient le miroir d’un malaise ancien : celui d’un continent dont les trésors inspirent, mais trop rarement profitent. Allô, le ministère de la Culture ?

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