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Économie

Lambaréné : les vendeurs ambulants de poisson défient ceux du Centre de pêche

Lambaréné : les vendeurs ambulants de poisson défient ceux du Centre de pêche

À Lambaréné, capitale provinciale du Moyen-Ogooué, l’activité commerciale autour du poisson frais, notamment la carpe, connaît une mutation qui bouscule les habitudes. Entre les vendeurs du Centre de pêche, structure officielle, et ceux ambulants, la fraction, en termes de prix de vente, est significative. Les premiers, soumis à certaines exigences municipales et autres contraintes, peinent à maintenir leurs marges bénéficiaires, tandis que les seconds passent entre les mailles du filet.

Chaque matin, au Centre de pêche, situé non loin du fleuve Ogooué, les vendeurs et vendeuses alignent leurs bassines remplies de carpes argentées, fraîchement pêchées. Les cris fusent pour attirer la clientèle, les négociations s’animent, mais les ventes, elles, stagnent. A cause du prix. Comme le déplore ici Aimé Marthe Bignoumba, une habituée du Centre.

''On ne comprend plus rien du tout depuis un moment. Le prix du poisson a augmenté. Une petite cuvette de poissons vous revient à environ 35 000 francs'', a-t-elle confié. Mais ce prix se justifie par la montée en puissance des vendeurs ambulants, comme le laisse entendre Achille Mba Kagnya, responsable des revendeurs au 1er arrondissement. ''Avant, on vendait tout avant midi. Aujourd’hui, il faut parfois attendre la fin de la journée pour écouler quelques poissons à cause des vendeurs du carrefour Isaac''.

En effet,  ces commerçants informels achètent directement aux pêcheurs et revendent leurs produits à moindre coût. Sans loyer ni taxe à payer, ils peuvent se permettre de proposer l a carpe à un prix bas.

''Quand la carpe coûte entre 2 500 et 3 500 francs le kilo ici, les revendeurs ambulants la vendent entre 1 800 et 2 000 francs. Les clients ne réfléchissent donc pas longtemps'', confie, dépité, un autre vendeur.

Pourtant, au Centre de pêche, les contraintes commerciales n'épargnent personne. ''La mairie passe ici chaque mardi. Nous travaillons dans des conditions drastiques et, au final, on est pénalisé'', regrette Nael Ovono. Non sans féliciter le Centre de pêche pour son appui.

Cette concurrence déloyale a aussi un impact sur la qualité du poisson vendu. Face à cette situation, certains acteurs du Centre de pêche plaident pour une meilleure organisation du secteur, en espérant que quelques chose soit fait dans l’immédiat.

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