Depuis le mardi 26 novembre, les syndicats Sypo-TP, Syna Pro BTP et AT/SOS-TP soit trois syndicats sur sept que compte le ministère des Travaux publics (TP) ont entamé une grève d’avertissement de trois jours, suspendue hier, jeudi 28.
Les revendications des grévistes s’articulent principalement autour de deux points : le paiement de la prime de rendement et l’acquisition de matériel de génie civil. Si cette dernière demande a été satisfaite dès le dimanche 24 novembre par la livraison de nouveaux équipements (niveleuses, chargeurs, bulldozers, pelles hydrauliques, etc.), cela n’a pas suffi à calmer les protestataires. De quoi se demander pourquoi maintenir une grève en dépit des avancées.
Et pourquoi tant d'intransigeance ? Les syndicats grévistes estiment en effet que la satisfaction d'une revendication ne justifie pas l'abandon des autres. Pourtant, le ministère rappelle qu’une commission paritaire est déjà en place. ''Pourquoi déclencher une grève alors qu’un dialogue est engagé ? '', s’interroge-t-on encore. Les grévistes, eux, dénoncent la lenteur des négociations. Autre chose, durant cette grève, les grévistes ont bloqué l’accès au ministère en barricadant portails et bureaux, empêchant ainsi les non-grévistes de travailler.
Un recours à la pression radicale qui a suscité l’indignation de Jean- Bosco Boungoumou Boulanga, de l’Organisation des personnels du secteur de l’équipement (Onpesse), non-partie à la grève. '' Le droit de grève est encadré par la loi, et rien ne permet de priver ceux qui veulent travailler de leur liberté. Ce comportement relève du chantage et mérite des sanctions '', déclare-t-il avec véhémence. Il ne s'arrête pas là. '' Ils réclamaient du matériel, mais empêchent désormais sa mise en service.'' Selon lui, ce mouvement serait manipulé par des intérêts cachés. Sinon, se demande-t-il, ''comment expliquer que, deux jours après la réception des équipements, ils passent à l’action et paralysent tout ? ''
Une attitude qui divise également les professionnels des TP. Jean- Claude Kombo, conducteur des travaux sur l’axe Alembe- Mikouyi, s’indigne aussi. '' Après des années sans matériel, nous pouvons enfin travailler. Pourquoi empêcher son déploiement ? '' Entre revendications légitimes, méthodes radicales et soupçons de manipulation, cette grève soulève des questions. Défense des intérêts ou agenda caché, à qui profite ce blocage ?