La ville de Libreville est depuis hier le centre névralgique de la réflexion énergétique sous-régionale. Avec la tenue de la 4e édition du Central Africa Business Energy Forum (CABEF), le Gabon devient une plaque tournante des discussions sur l’avenir énergétique de l’Afrique centrale.
Le forum, qui accueille les experts du secteur et des membres de plusieurs gouvernements africains, se concentre cette année sur le rôle clé du gaz naturel. Le thème, “Le gaz naturel, comme clé de l’industrialisation et de l’accélération économique de l’Afrique centrale, via une intégration institutionnelle sous-régionale efficace”, est au cœur des préoccupations des décideurs présents.
Les enjeux sont considérables. Alors que le continent africain regorge de ressources naturelles encore sous-exploitées, le Central Africa Pipeline System (CAPS) représente une opportunité unique de développer un marché régional du gaz. Ce projet phare est présenté comme un levier pour stimuler l’économie sous-régionale et favoriser les énergies renouvelables.
Marcel Abéké, ministre gabonais du Pétrole et président en exercice de l’OPEP, a souligné l’importance stratégique du CAPS lors de son discours inaugural. Selon lui, “le gaz tend à devenir la ressource énergétique de nombreux pays, et l’Afrique centrale dispose d’un potentiel immense, avec plus de 30 milliards de m³ de gaz d’ici 2030”. Il a également insisté sur la volonté des gouvernements africains de s’associer aux majors pétrolières pour transformer cette richesse en un pilier de développement économique.
Un potentiel gazier prometteur
Le Gabon, deuxième producteur de gaz au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), est un acteur clé de ce projet. Fort de ses 30 années d’exploitation gazière, le pays souhaite maintenant intensifier ses efforts pour faire du gaz un vecteur de croissance durable.
Pour Nathalie Lum, présidente du CABEF, “cette édition du forum marque un tournant décisif pour l’Afrique centrale”. Elle a affirmé que “la thématique de cette année est un cri de ralliement pour nos nations. Nous avons l’opportunité de bâtir un avenir prospère grâce à nos réserves gazières”.
L’optimisme est partagé par l’ensemble des participants, qui voient dans le CAPS un projet structurant capable de répondre aux besoins croissants en énergie, tout en contribuant à l’industrialisation de la région. Cependant, les gouvernements devront lever certaines restrictions pour permettre une exploitation plus intensive du gaz et attirer davantage d’investissements étrangers.
À l’issue du forum, il est attendu que des avancées concrètes soient réalisées en matière de coopération régionale et de construction d’infrastructures énergétiques.