- L'Union : Madame la présidente, vous voici arrivé au terme de votre mandat à la tête de la Ligue de basket-ball de l’Estuaire (Libabe), quel bilan dressez vous de ces quatre années ?
- Grâce Boussamba : Mon bilan de ces 4 années est riche et dynamique . C’est une digitalisation intégrale des procédures administrative de la Ligue de basketball de l’Estuaire et une formalisation administrative de cette dernière avec l’obtention de l’avis technique et l’ouverture d’un compte bancaire. Sur le plan sportif on parle d’une augmentation du nombre de licenciés de 600 en 2019 à près de 1000 enregistrés aujourd’hui. Une augmentation qui a été accompagnée par la création de nouvelles compétitions, hissant à 11 le nombre de ces dernières avec 3 compétitions féminines, un accent mis sur les compétitions des jeunes avec 19 équipes de 15 ans et moins inscrites, et le lancement d’une catégorie spécialement pour les corpos soit plus de 35 ans. Ce qui a permis de faire jouer 887 matchs de basketball sur l’ensemble des 3 dernières années, contre 378 matchs joués entre 2016 et 2019. Tout en sachant que la crise de la Covid-19 a paralysé le jeu de mi 2019 à 2021.
- L'Union : Mais encore ?
- Grâce Boussamba : Au niveau financier, on peut évoquer une nette augmentation des ressources propres un peu plus de 13.000.000 XAF généré contre environ 4.000.000 XAF entre 2018 et 2019, mais également en termes de sponsoring avec une évolution de près de 2.200.000 XAF généré entre 2016 et 2019 à près de 20.000.000 XAF sur les 4 dernières années. Voici en quelques chiffres et mots, le résumé de mon bilan à la tête de la Ligue de basketball de l’Estuaire.
- L'Union : Avez-vous le sentiment du devoir accompli ?
- Grâce Boussamba : Au regard des chiffres énoncés plus haut, je pense que j’ai des raisons d’être fière de mon équipe et de mes clubs et associations, car c’est ensemble que nous avons réalisé tout cela. Mais je garde tout de même à l’esprit que nous aurions pu faire mieux.
- L'Union : Des regrets malgré tout ?
- Grâce Boussamba : Oui tout de même, et spécialement deux qui me peinent. A savoir le fait de ne pas pu étendre mes activités au-delà du grand Libreville dans des communes comme celle de NTOUM pour ne citer que celle-là. Ensuite terminer la saison sans pouvoir solder la dette de la Ligue auprès des arbitres et de notre partenaire média NNY Média, ce principalement à cause des importantes créances que nous avons auprès de certaines associations, notamment la Fédération Gabonaise de Basketball. Nous avons entrepris une démarche auprès de l’ONDSC dans l’espoir qu’ils puissent nous aider à solder cette dette, en tenant compte des 887 matchs de basketball que nous avons organisés ces 3 dernières années sans l’aide de l’Etat.
- L'Union : Vous voici arrivé au terme de votre mandat. Seriez-vous candidate à votre succession ?
- Grâce Boussamba : Comme je vous l’avais déjà dit lors de ma dernière interview chez vous, cette saison est la dernière pour moi à la tête de la Ligue de Basketball de l’Estuaire. J’ai organisé mon Assemblée Générale Ordinaire le 28 Septembre dernier pour cadrer avec l’article 12.10 des statuts de la FEGABAB et là nous sommes sur la transmission du procès-verbal et notre rapport d’activité, le tout dans les délais requis par les statuts de la Fédération, pour garantir la participation de l’Estuaire aux prochaines Assemblées Générales de la FEGABAB en décembre prochain. En marge de cela, et n’étant pas candidate à ma succession, mon équipe et moi sommes sur l’organisation de notre assemblée générale extraordinaire prévue pour le 26 Octobre prochain, qui en plus du renouvellement du bureau directeur, verra la modification de nos statuts en vue de les arrimer à l’arrêté 983 portant sur la durée des mandats visant à les aligner à celle de l’Olympiade.
- L'Union : Et le processus électoral ?
- Grâce Boussamba : En ce qui concerne le processus électoral, n’étant pas candidate à ma succession et donc pas juge et partie, et conformément à l’article 18 des statuts de la Ligue de Basketball de l’Estuaire, j’ai lancé la convocation de l’assemblée générale extraordinaire le 4 Octobre dernier, accompagné du calendrier électoral et des éléments constitutifs du dossier. La clôture des dépôts des dossiers est prévue pour le 12 Octobre 2024, et nous n’avons toujours pas enregistré de candidature(s) à ce jour. Bien que l’article 27 des statuts de la LIBABE qui prévoit une reconduction du Bureau Directeur, en cas de défaut de candidature, pour assurer la transition, j’encourage vivement les potentiels candidats répondant aux critères d’éligibilité à se présenter.
- L'Union : Plusieurs de vos détracteurs disent que vous êtes en train de faire un placement royal à la candidature du président de NABA, Claude-Michel Tchissambo. Est-ce vrai ?
- Grâce Boussamba : (Rire) Pour favoriser une candidature, il faut déjà qu’il y en ait une voir deux. A l’instant où je vous parle (ndrl 09/10/2024) nous n’avons reçu aucune candidature. Ensuite les critères d’éligibilité sont les mêmes pour tout le monde et connu de tous depuis la dernière modification de nos statuts, qui date de 2021. Le point qui semble nouveau, est celui sur l’attestation de conformité. Qui en fait n’est rien d’autre qu’un document attestant que le candidat respecte bien les articles 6 et 26 des statuts de la LIBABE. Pour le premier article, il s’agit de confirmer qu’il se soit acquitté de ses cotisations annuelles membre conformément aux dispositions statutaires et réglementaires. Pour le second, que le candidat fasse bien partie du comité directeur d’un club ou association membre de la LIBABE les deux dernières années de manière continue. Est-ce du favoritisme d’exiger des candidats à la plus haute fonction de notre
chère Ligue, d’être exemplaires ?
- L'Union : Ces derniers remettent en cause votre choix de faire jouer les compétitions sur le terrain de NABA sans consulter les autres équipes…
- Grâce Boussamba : J’ose espérer que le discours soit le même si le président de NDZIMBA BB se présente (rire). Aussi loin que je puisse aller dans mes souvenirs, je ne pense pas que la décision de jouer sur un terrain ou l’autre ait été l’objet d’une concertation, surtout si cela intervient en cours de saison. Il s’agit là d’une décision opérationnelle pour laquelle, mon bureau et moi pouvons exercer le mandat qui nous a été donné par notre assemblée générale. Le choix du terrain de NABA a été motivé par l’urgence à laquelle nous faisions face, et à la facilité que nous avions en ce qui concerne l’accès. La Ligue n’est propriétaire d’aucune infrastructure sportive, et ne dispose d’aucune mise à disposition de la part de la tutelle. Chaque terrain utilisé est le fruit d’une négociation loin d’être toujours facile.
- L'Union : Un mot de fin ?
- Grâce Boussamba Comme mot de fin, j’aimerai remercier mon équipe et les arbitres sans qui je n’aurai rien pu. Les clubs et associations qui se sont en majorité prêtés au jeu. Mes sponsors et mécènes, OCT, GPC, COMILOG pour ne citer que ceux-là. Mais j’aimerai surtout souhaiter à mes successeurs d’emmener la Ligue de Basketball de l’Estuaire encore plus haut, en continuant de miser sur les catégories des jeunes et sur le basketball féminin.