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Société & Culture

Covid-19 : ''La priorité du gouvernement est de sécuriser la population''

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Le ministre de la Santé, Guy-Patrick Obiang Ndong, revient avec d'amples explications sur les récentes décisions gouvernementales prises dans le cadre de la phase 2 d'allègement des mesures restrictives anti-Covid. Des mesures diversement appréciées dans l'opinion.

L'Union. Monsieur le ministre, quelle est la situation épidémiologique du Covid-19 au Gabon ?

Guy-Patrick Obiang Ndong : A ce jour (hier, ndlr) notre pays a réalisé plus de 218 000 tests Covid-19, avec environ près de 9 000 cas positifs, soit un taux de positivité de 4 %. Par contre, nous avons enregistré un bond en termes de guérisons, avec un taux à plus de 85 %. Ce qui est un indicateur de la performance de notre système de santé. Et un taux de létalité inférieur à 0,6 %, le plus faible au niveau de l'Afrique centrale avec 54 décès. Nous avons aujourd'hui moins de 400 cas actifs, c'est-à-dire des personnes qui ne sont pas guéries de la Covid-19. Comme autre indicateur important : le taux d'attaque qui est de 1,7 %, c'est-à-dire une personne contaminée peut contaminer en moyenne une ou deux personnes. Alors que ce taux d'attaque, au mois de mai, était de 20, c'est-à-dire qu'une personne contaminée pouvait contaminer en moyenne 20 personnes. Nous avons un autre indicateur à ne pas oublier, c'est celui du taux d'occupation des lits en réanimation. Aujourd'hui, nous avons seulement deux personnes en hospitalisation contre une vingtaine au mois de mai.

Le gouvernement parle d'allègement de mesures lorsque certains, dans l'opinion, perçoivent des mesures plus drastiques, notamment pour les lieux de culte et les restaurants. Qu'en dites-vous ?

- Le gouvernement a des indicateurs qui lui servent de baromètre pour la surveillance épidémiologique. Nous avons aujourd'hui le taux de positivité, d'attaque, de guéris, de cas actifs, ceux en hospitalisation et en réanimation… Après analyse de ces indicateurs, le gouvernement a estimé que la situation étant stabilisée deux à trois mois, il était important de procéder à un allègement progressif de certaines mesures de restrictions individuelles et collectives. Toutefois, la levée de ces mesures nécessite quand même une vigilance. C'est pourquoi le gouvernement a décidé d'alléger, mais aussi de renforcer le dispositif sanitaire pour éviter l'apparition d'une seconde vague, comme on le constate ailleurs.

Limiter à 30 le nombre de personnes pour tout rassemblement n'est-ce pas insignifiant pour les lieux de culte qui, pour certains, ont une capacité de 1 000 personnes ? Quid du Parlement où se retrouvent plus de 30 élus ?

- Nous sommes aujourd'hui face à une épidémie mondiale et les dégâts orchestrés par celle-ci sont tels que nous ne devons négliger aucun point dans le dispositif sanitaire. Ce dispositif sanitaire prend en compte tous les espaces aussi bien publics que privés, sur le territoire national en termes de renforcement du dispositif sanitaire. Les mesures prises sont fort appréciées par la population, même s'il est vrai qu'une catégorie de personnes les juge drastiques. Les mesures d'allègement interviendront par rapport à l'amélioration sur le terrain. C'est la stratégie que le gouvernement gabonais a adoptée depuis le début de cette pandémie. Nous sommes passés d'un confinement total, à un confinement partiel. Puis à la reprise progressive des vols nationaux et internationaux. Soyons patients.

Il a été exigé aux lieux de culte, un dispositif sanitaire strict. Pourquoi, en sus, interdire l'eucharistie qui occupe une place cruciale chez les catholiques ?

- Il s'agit, pour le gouvernement, de limiter dans les zones à risque élevé, le maximum de mouvements. Il fallait également limiter les contacts ou les échanges, parce que le point de départ d'un cluster (foyer de la maladie), c'est une personne contaminée. Cette personne peut être le célébrant tout comme le fidèle. À partir de ce moment, il faut limiter le maximum de contact dans les lieux de culte. Cette décision protège aussi bien le célébrant que le fidèle. 



Propos recueillis par Prissilia M. MOUITY & Rudy HOMBENET



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