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Enquête

"Moanda-Pressé" : comme un label dans le Haut-Ogooué

Une vue de la gare routière de «Moanda-Pressé» au quartier Mbaya, à Franceville. © DR

"Nous avons hérité de nos devanciers Moanda-Pressé. Tenant à tout prix à satisfaire les clients toujours pressés, nos anciens ont donné aux transports suburbains de toutes les destinations mais présents à la Gare routière de Moanda ce nom".

Dixit Christian Mabaka, président de "Moanda-Pressé", qui raconte que cette appellation existait déjà avant sa naissance en 1976. Et depuis quelque temps, cette entité est devenue une structure organisée. Même si pour de nombreux usagers, Moanda-Pressé rime avec le comportement des chauffeurs au goût effréné du risque et qui affectionnent la vitesse. Cregue Mikadi, que nous avons rencontré à la gare routière de Mbaya, à Franceville dont il est l'un des chefs, n'est pas de cet avis."C'est un vieux cliché que gardent certains passagers.

Actuellement, un chauffeur qui s'amuse à dépasser les 100 km/h est aussitôt sanctionné. Il en est de même des conducteurs qui effectuent des dépassements abusifs et dangereux dans les tournants ou ceux qui consomment des alcools aux heures de travail. Par ailleurs, selon notre règlement, un chauffeur ne doit pas manquer de respect à un passager. Tout comme le client vis-à-vis du chauffeur. En gros, notre organisme, grâce aux différentes sensibilisations de notre président Christian Mabaka, n'enregistre quasiment plus d'accidents", révèle notre source.

Qui, à juste titre, confirme que les gares routières de Mbaya (Masuku) et de Leyima (Moanda), bien que non dotées de commodités, sont chaque jour prises d'assaut par les clients de 6 h 30 (heure d'ouverture) à 20 h 30 (heure de fermeture).Sur les deux sites, les passagers qui ignorent ces lieux où prolifèrent de petits commerces, se font généralement orienter vers les caisses par des jeunes chargeurs, tous Gabonais.

"Ils sont chargés de réguler les chargements. Plus question de bousculades au cours desquelles il y avait des vols, les sacs des clients se déchiraient et il fallait les dédommager. Dans notre fonctionnement, nous avons supprimé les surcharges", précise Christian Mabaka. Le ticket coûte 1 500 francs. Quant à la course, elle est passée à 10 000 francs, au lieu de 6 000 comme par le passé. "Par rapport à ces prix, nous sommes même déficitaires lorsqu'il s'agit de renouveler des assurances ou d'entretenir les véhicules. Par exemple, mon assurance est passée de 65 000 à 185 000 francs. Les pneus et autres amortisseurs coûtent excessivement cher. Sans oublier les multiples contrôles des policiers et gendarmes", justifie un responsable de la structure.

Qu'à cela ne tienne, Christian Mabaka, premier dirigeant de ladite organisation qui compte une centaine de membres, tous des transporteurs (majoritairement gabonais), affirme que chacun d'eux essaie de trouver son compte. Cependant, à l'instar de tous les transporteurs suburbains rencontrés à Masuku et à Moanda, le président de Moanda-Pressé regrette amèrement la dégradation de la route. "Certes, la voie Moanda-Masuku n'est pas longue (41 km), mais elle se trouve actuellement dans un piteux état", déplore un chauffeur. Mabaka n'en dit pas moins. "Le seul bémol pour nous c'est l'état défectueux de la route. Nous espérons que dans les mois à venir, cette voie va être rénovée. Car son état défectueux rend difficile notre activité", se plaint le premier responsable de Moanda-Pressé.

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