Silencieux depuis l'annonce des résultats du référendum du 16 novembre dernier, l'ancien candidat unique de la plateforme "Alternance 2023" à l'élection présidentielle d'août 2023, le Pr Albert Ondo Ossa, a enfin livré son analyse des résultats dudit scrutin. C'était à la faveur d'une conférence de presse récemment animée à Libreville.
Occasion pour lui de battre en brèche les chiffres annoncés (plus de 91%) par le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, le 17 novembre dernier, et confirmés par la Cour constitutionnelle de la Transition, du moins s'agissant du score réalisé par le "Oui". Laquelle institution, soulignons-le, proclamait les résultats du scrutin au moment où se tenait la rencontre entre Ondo Ossa et la presse.
"Une lecture fine des résultats donnés par le ministère de l’Intérieur et un calcul simple confrontant le nombre de votants en faveur du Oui au nombre d’inscrits permet de comprendre très vite la situation", a déclaré le conférencier. Albert Ondo Ossa estime qu'en réalité les votes en faveur du "Oui" ne représenteraient que 48,96% des électeurs inscrits sur la liste électorale. Ce qui, à ses yeux, ne représente nullement une proportion significative au regard de l'enjeu.
Il soutient que "pas plus d'un tiers de cartes d'électeurs ont été retirés". Pour ce qui est du nombre d'électeurs ayant réellement voté, l'homme politique déclare que pas un seul bureau de vote à Libreville n'a fait le plein. Il cite en exemple des centres de vote dans les 5e et 6e arrondissements de la capitale gabonaise. Toute chose qui l'a conduit à estimer que le taux général de participation est de 30%, donc loin des 53 % annoncés par le ministre de l'Intérieur et les 54 % proclamés par la Cour constitutionnelle.
"Nos collaborateurs et scrutateurs à Libreville et à l’intérieur du pays ont fait un travail remarquable qui donne, après recoupement, croisements et corrections des biais, un taux global de participation de 30%", a déclaré cet acteur politique qui avait appelé à voter "Non". Il faut souligner que l'ancien candidat à la dernière élection présidentielle, qu'il dit avoir rem- portée face au président déchu Ali Bongo Ondimba, n'a pas manqué de critiquer l'action du chef de l'Etat, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, et le Comité pour la transition et la restauration des Institutions (CTRI).
Qu'il s'agisse des actes posés et autres mesures prises sur le plan économique et financier, que des initiatives politiques. Soutenant même que le président Oligui Nguema "est un homme seul".