Commencées lundi dernier, les audiences publiques relatives au différend frontalier entre le Gabon et la Guinée équatoriale se sont achevées hier, à La Haye, devant la Cour internationale de justice (CIJ), avec les plaidoiries des agents de la République gabonaise.
Place à une nouvelle étape, avec l'attente du délibéré des quinze juges. Entendu que selon les dispositions du Statut de la CIJ, " les délibérations de la Cour sont et restent secrètes et les décisions sont prises à la majorité des juges présents ".
Durant ces cinq jours, la partie gabonaise s'est attelée à démontrer le bien-fondé de sa souveraineté sur les îles de Mbanié, Cocotier et Conga en s'appuyant sur la Convention de Bata. Dans cette optique, hier, le Pr Rossatanga-Rignault s'est fait fort "d'apporter un certain nombre d'explications, d'observations, réfutations d'allégations" prononcées devant la Cour par certains conseils de la partie adverse en répondant notamment à la question du juge Peter Tomka.
Lequel s'est légitimement demandé pourquoi le Gabon n'a-t-il pas invoqué " le prétendu Traité devant la Guinée équatoriale ou ses négociateurs de 1985 à 2003 et s'il l'a invoqué au cours de cette période, où se trouve la preuve ? " À ses yeux, ce silence s'explique aussi bien pour des raisons de politique intérieure, extérieure qu'à une " réalité particulière appelée Afrique souvent insaisissable à tous ceux qui ne la connaissent pas de l'intérieur, qui ne la vivent pas ".
Avant de clamer, " je pense pouvoir dire ici que pour des raisons de politique intérieure propre à la Guinée équatoriale, raisons qui ont été du reste effleurées lors du premier tour des plaidoiries du Gabon, il n'était et il n'est toujours pas bon d'évoquer la Convention de Bata en Guinée équatoriale. "
De même, a-t-il précisé, la seconde raison est induite par les " réalités, traditions et usages propres au continent qui n'ont pas disparu avec l'économie, l'industrialisation et encore moins l'internet ". En ce sens, a-t-il poursuivi, le président Omar Bongo Ondimba, en bon Africain, reconnu comme un homme de paix, avait " recommandé à ses négociateurs de ne pas rappeler en permanence la Convention de Bata afin de ne pas frustrer l'autre partie ".