Ce mercredi, le Conseil des ministres gabonais a adopté un projet de loi qui marque une étape importante dans la réforme du paysage politique national. Pris en application de l’article 6 de la Constitution, ce texte répond à la volonté exprimée par le peuple lors du Dialogue National Inclusif, où il avait été souligné la nécessité de rendre plus exigeantes les conditions de création des partis politiques afin d’assurer une représentation plus solide et crédible.
Ce processus législatif a été élaboré de manière inclusive, réunissant acteurs politiques, personnalités de l’administration et experts, dans une démarche visant à moderniser le cadre légal des formations politiques. La mesure phare concerne l’instauration d’un seuil minimal d’adhérents : tout parti souhaitant obtenir ou conserver le statut doit compter au moins 9 000 membres, répartis dans les neuf provinces du pays. Cette exigence vise à garantir une représentativité effective, à limiter la prolifération de formations sans ancrage réel, et à renforcer la crédibilité des partis politiques.
Par ailleurs, la loi prévoit une obligation de participation électorale. Tout parti qui ne présenterait aucune candidature lors de deux scrutins consécutifs perdrait automatiquement son statut légal, une mesure destinée à encourager une implication active dans le processus démocratique. Le contrôle du financement sera également renforcé : une comptabilité obligatoire, supervisée par la Cour des comptes, permettra d’assurer la transparence et d’éviter toute utilisation abusive des fonds publics ou privés.
Le texte insiste également sur le maintien du pluralisme, en garantissant aux partis un accès équitable aux médias publics et en reconnaissant officiellement ceux qui atteignent le seuil de représentation lors de consultations régulières avec le président de la République. Ces dispositions visent à renforcer la légitimité et la stabilité du système démocratique gabonais.
Pour faciliter la mise en œuvre, un délai de six mois est prévu afin que les partis existants puissent se conformer à ces nouvelles règles. En cas de non-respect, ces formations risquent la suspension, puis la radiation définitive.
Ce projet de loi, qui doit encore suivre le processus législatif, marque une volonté claire du gouvernement d’assurer une gouvernance plus stable, transparente et représentative. En fixant à 9 000 le nombre d’adhérents nécessaires à la reconnaissance d’un parti, il cherche à limiter la prolifération de formations sans véritable légitimité et à renforcer la crédibilité du paysage politique gabonais.
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