L'ex-président gabonais Ali Bongo Ondimba et sa famille ont été libérés. Ils sont arrivés à Luanda (Angola). La présidence angolaise a publié hier des photos de leur présence en Angola sur les réseaux sociaux. La nouvelle intervient cinq jours après la sortie de prison de l’épouse d’Ali Bongo Ondimba, Sylvia, et son fils, Noureddin, selon des sources de RFI.
"La famille était détenue depuis le "coup de Libération" mené par le général Brice Clotaire Oligui Nguema en 2023", pouvait-on lire hier sur la page Facebook de RFI. Alors que la Toile manifestait de plus en plus son incompréhension, le procureur général près la Cour d'appel de Libreville a expliqué, hier en fin de matinée, que leur libération "provisoire" (la procédure judiciaire n'était pas interrompue, a-t-il fait savoir) était intervenue pour des raisons de santé. Sauf que l'explication n'a pas convaincu.
Beaucoup estimant que cette libération, dans de telles conditions, n'aurait jamais dû se faire. Pour Geoffroy Foumboula Libeka, c'est une évidence : "L’arrivée en Angola de la famille Bongo est une véritable honte pour les premiers jours d’une Ve République". Le Facebookeur Armel va mieux expliciter le sentiment d'une partie de la population. "30 ans de pillage, de mépris, de silence… Et ils partent comme si de rien n’était ? Ce pays a été pris en otage, et aujourd’hui on tourne la page sans justice ? C’est une gifle au peuple gabonais", écrit-il.
Comme lui, beaucoup estiment qu’un procès devrait avoir lieu sur la gestion financière et politique du pays durant les 14 dernières années au moins. Quitte à les acquitter, un procès aurait eu le mérite d'apaiser les esprits, estiment-ils encore. Comme Yann, rares sont ceux qui pensent que cette libération est une bonne nouvelle. As des as Premier et Émery affirment que l'arrivée de l'ancienne famille présidentielle à Luanda n'est que de la realpolitik. Il n'y a donc rien de surprenant.
"Nous sommes trop dans l'émotion. Pourtant, lors des renversements politiques, de telles propositions sont toujours faites. Yaya Jammeh vit en exil en Guinée équatoriale après l'intervention de l'Union africaine, etc. Ce sont des négociations avec des obligations. Cela faisait sûrement partie des accords de normalisation du retour du Gabon aux instances africaines. Ce qui expliquerait la présence du président angolais à Libreville…", écrit Émery. Une chose est sûre, on n'a pas fini d'en parler dans les chaumières.
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