Fibromes, kystes ovariens, myomes, etc. Ce sont autant de maladies gynécologiques connues et très répandues dans le monde. Mais, saviez-vous seulement, qu'en dehors de celles-ci, il existe bien d'autres qui sévissent silencieusement ?
L'endométriose fait partie de ces pathologies gynécologiques inflammatoires chroniques et complexes. Elle touche environ 176 millions de femmes dans le monde. Et affecte 2 à 15 % des femmes en âge de procréer, jusqu’à 50 % des femmes hypofertiles et 71 à 97 % de femmes souffrant de douleurs pelviennes chroniques.
Avec de telles statistiques, il est judicieux, en ce mois de mars consacré à la sensibilisation sur l'endométriose, de faire un état des lieux, son impact social et même économique. Selon les données disponibles, l'endométriose touche environ 8 % des femmes en moyenne, en âge de procréer au Gabon.
En 35 ans, 35 fréquences ont été dressées, avec des pics ascendants et descendants observés en 1987 (2,2 %) et en 2004 (23,2 %). La prévalence de l’endométriose était plus élevée chez les patientes âgées de 36 à 50 ans (10,8 % ; n = 294) suivie de celles de 51 ans et plus (9,6 % ; n = 86).
Si les chiffres précités démontrent que la pathologie est bien réelle, elle demeure une maladie mal comprise tant par la population que par la communauté scientifique. Une situation imputable à la complexité du diagnostic, à la méconnaissance de celle-ci, souvent confondue à des règles douloureuses.
La première étude menée par des gynécologues du Centre hospitalier universitaire mère et enfant Jeanne-Ebori révèle qu'au niveau du Gabon, les gynécologues ont un niveau moyen de connaissances, d’attitudes et de pratiques sur l’endométriose. Seuls 23 % ont une bonne connaissance de la maladie, 21,8 % savent comment réagir face à une patiente et 29,1 % ont les bonnes bases de la prise en charge. Une formation continue de ces acteurs s’avère donc nécessaire afin d’améliorer la prise en charge des patientes souffrant de cette affection.
Le manque de connaissances sur l'endométriose représente, en effet, un obstacle majeur dans la prise en charge de la maladie. Un des plaidoyers des femmes atteintes d'endométriose est d'ailleurs d'optimiser la prise en charge de cette maladie au Gabon, mais surtout d'amener les plus hautes autorités à la considérer au même titre que toutes les autres pathologies qui sévissent.
"Nous sollicitons le gouvernement et tous les partenaires concernés par les problématiques de santé publique pour encourager des consultations médicales obligatoires pour les jeunes filles. Aussi, nous souhaitons que les traitements asymptomatiques soient disponibles et accessibles", a souligné Hilda M., patiente atteinte d'endométriose.
Bien qu'il n'existe aucun traitement curatif pour l'endométriose (les traitements visent généralement à soulager les symptômes), il est impérieux que le ministère de la Santé et ses différents partenaires s'investissent davantage dans la recherche médicale au niveau du Gabon. Peut-être que s'intéresser à l'approche thérapeutique traditionnelle pourrait ouvrir des pistes de traitement alternatives.
random pub


