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Politique

Éditorial : Le défi !

Lin Joël Ndembet - Directeur de la Publication  L'Union

Le 30 août 2023. Une date désormais inscrite en lettres d'or dans l'Histoire du Gabon. Cette nuit-là, les Gabonais ont été brutalement tirés de leur sommeil par un communiqué laconique leur annonçant la fin d'un régime de démission. Le monde, surpris par ce coup de force… militaire n'en croyait pas son ouïe. Cette nuit-là, une page politique de ce pays d'Afrique centrale s'est définitivement tournée. Avec l'avènement au pouvoir de nos Forces de défense et de sécurité.

Surprise ? Oui et non. Oui, parce que le Gabon fait partie de ces rares pays africains où l'Armée, respectueuse de sa mission et de garde-chiourme des institutions de la République, s'est gardée d'intervenir sur la scène politique. Non, parce que les civils au pouvoir depuis ces dernières années ont montré leurs limites dans la gouvernance d'un pays miné par les contradictions interrégionales et intertribales, la faillite de ses cadres, l'abandon de notre souveraineté aux mains d'une légion étrangère et d'un groupuscule de "patriotes" inexpérimentés avec des risques réels de sombrer dans le chaos.


Le pays était bloqué et menacé dans ses fondements, il fallait agir ou risquer la guerre civile. Toutes les forces politiques et sociales étant réduites au silence, il n'y avait que l'Armée qu'on disait incapable de se mouvoir comme au Burkina Faso, au Mali ou au Niger pour prendre ses responsabilités afin de libérer notre peuple bâillonné par une poignée d'arrivistes et de prédateurs impénitents. Cela l'a été dans la nuit du 30 août 2023. Un "Coup de la libération" accueilli et applaudi par l'ensemble des Gabonais, toutes forces politiques, toutes tendances sociales confondues.


Après un an de gouvernance, le bilan pour notre peuple est globalement positif. Le CTRI lui a rétabli sa dignité, son honneur bafoué et sa fierté d'appartenir à un pays qui est enfin le sien. Les fruits ont tenu leurs promesses. À preuve, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a traduit en actes son discours-programme. Ce qui lui vaut aujourd'hui, en dépit des voix critiques qui s'élèvent ici et là – aucune œuvre humaine n'étant parfaite –, la forte adhésion de toutes les forces vives derrière son nom.


Certes, le pays se reconstruit à un rythme soutenu, mais le souhait de tous, à l'intérieur comme à l'extérieur, c'est que le Gabon aille encore de l'avant, parvienne à rompre définitivement avec les errements du passé, entame son retour à l'ordre républicain et garantisse les libertés individuelles et collectives. Bref, il s'agit d'œuvrer inlassablement pour améliorer les conditions de vie du peuple gabonais et de le protéger contre les dérives et tares que certains, malheureusement, tentent de reproduire dans la gouvernance et autres cercles décisionnels dans le seul but d'assouvir leurs desseins et intérêts égoïstes, grossissant la frange des sceptiques.


En tout cas, la réalité est que les militaires, en un an, ont démontré à la face du monde qu'ils ont la capacité de conduire à bon port notre pays. Ils sont conscients que demain sera fait de ce qu'ils auront fait de meilleur aujourd'hui. Le chemin du non-retour sur lequel le pays s'est engagé étant bien tracé, il ne saurait être question de s'en écarter. Il reste que nous soyons maintenant capables d'œuvrer pour le bien-être du Gabon. "Yes we can" est désormais le défi à relever. En fédérant nos énergies – intellectuelles, morales et patriotiques – En transcendant nos individualismes, égoïsmes et ces démons qui nous hantent encore et qui ont pour noms tribalisme, favoritisme, laisser-aller... nous y parviendrons. Ainsi, nous ferons du Gabon un pays où il fera bon vivre pour chacun et pour tous.

 

Lin-Joël NDEMBET

Libreville/Gabon

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