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Enquête

Eau potable : grosse problématique à Derrière-l'ENS

Ici, les habitants qui ont accueilli avec un immense soulagement les travaux d’aménagement de la voie menant à leur quartier, sont confrontés à des difficultés d’alimentation en eau potable inextricables.

“C'est grâce à Dieu qui nous envoie la pluie, presque tous les jours, que nous avons de l'eau dans nos maisons”. C'est par ces propos que Pamphile Nkongo, un habitant de la zone, accueille les reporters de L'Union. À la suite d'un cri de détresse lancé par une frange de la population, touchée au plus profond d'elle par le stress hydrique, ces derniers sont donc allés s'imprégner de la situation.

En effet, là-bas, dans la zone d'Alalango, située derrière l'École normale supérieure (ENS), dans le 1er arrondissement de Libreville, l'eau potable, qui coulait des robinets des ménages, a complètement tari depuis plus d'un an. "Nous ne savons plus à quoi ressemble l'eau de la SEEG. Vu que cela fait longtemps qu'elle est arrivée chez nous", ironise sieur Nkongo.

Du coup, cette situation fait que la vie n'est plus un long fleuve tranquille, tant elle ressemble à celle que l'on mène dans le désert, où chacun doit se battre pour trouver le précieux liquide pour subvenir aux besoins domestiques.

À certaines heures de la journée, nombreux sont ceux qui sont obligés de parcourir de longues distances à la recherche de l'eau. C'est le cas d'Annie, une mère de famille qui dit se ravitailler au niveau de la cité universitaire de temps en temps. "Parfois, je suis obligée avec mes enfants, d'aller recueillir de l'eau à l'université Omar-Bongo. Vous imaginez la distance… ?", explique la jeune dame.

D'autres par contre, qui disposent d'un peu de moyens, à défaut de recourir à l'eau de pluie lorsque celle-ci est disponible, s'en procurent auprès de certains jeunes vendeurs qui profitent de la situation pour faire du business en allant la chercher dans des quartiers de Libreville qui en sont pourvus pour ensuite la commercialiser. Et ça marche très bien. Autrement dit, "à quelque chose, malheur est bon pour certains".

Comment est-on arrivé à cette situation ? Pamphile Nkongo raconte que les riverains eux-mêmes ont du mal à  expliquer ce problème qui les met mal à l'aise depuis plusieurs mois. Il fut, cependant, un temps, renseigne-t-il, où “nous avions une pompe publique et tout d'un coup, on a constaté que l'eau n'arrivait plus. On se disait que, cela faisait partie des coupures de routine, comme d'habitude. Malheureusement, le problème a persisté, avant de se généraliser dans tout le quartier et dans les ménages”. Et M. Kongo ajoute que “quand nous avons vu que la situation ne faisait que prendre de l'ampleur, nous avons saisi la Société d'énergie et d'eau Gabon (SEEG). Sans suite, malgré plusieurs lettres de relance. Et nous en sommes-là jusqu'à ce jour”.

En même temps, les travaux d'aménagement de la voie d'accès dans ce quartier – l'enfer est pavé de bonnes intentions – semblent avoir douché tous les espoirs des populations convaincus d'un retour à la normale. D'autant plus que les engins ont détruit les conduites d'eau, voire toute la tuyauterie. Du coup, toute la zone est privée du précieux liquide et personne, encore moins les habitants d'Alalango, se demandent quand est-ce que cette misère va-t-elle prendre fin ?

Pour parer au plus pressé et tenter de sortir de cette situation pénalisante, les populations de cette zone ont décidé de se constituer en collectif. Objectif : trouver le moyen de réparer le forage implanté dans le quartier. " Nous avons convenu que chaque famille doit débourser la somme de 5 000 francs, pour acheter le surpresseur du forage et payer la main-d'œuvre du réparateur ", renseigne un membre du collectif.

Et ces factures de la SEEG qui n'en finissent pas…

"Il est vrai que nous ne traitons plus avec la SEEG. Mais elle continue de nous étouffer avec ses factures qui n'en finissent pas, malgré l'absence d'eau. Ceux qui disposent des compteurs classiques subissent aussi son diktat", se plaint Yebe Nguema.

En effet, les détenteurs d'anciens compteurs d'électricité constatent, pour le déplorer, que lorsque la facture d'électricité sort, ils y trouvent la consommation mensuelle de l'eau. "C'est justement à cause de ce jumelage de consommation en eau et en électricité dans l'ancienne version des compteurs d'électricité que les uns et les autres se voient facturer l'eau. Mais ceux qui ont le compteur Edan, ne connaissent pas cette situation. "

Comment est-ce possible dès lors que toutes les conduites d'eau ont été détruites du fait des travaux d'aménagement de la voie ?

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