Ces derniers se demandant si les 66 % annoncés par le représentant de TDG, cet organe étatique chargé de favoriser l'accès de tous les citoyens aux programmes de radio et de télévision publiques, tiennent compte des 9 chefs-lieux de provinces, de tous les départements, cantons, communes, districts, villages et regroupements de villages gabonais. À l'évidence, la réponse est non, tant la réalité demeure implacable sur le terrain. Elle montre plutôt que la couverture nationale en radio et télévision reste un dossier qui engloutit année après année de l'argent public sans jamais connaître un règlement définitif. Une sorte de rocher de Sisyphe qui fait que le pays n'a toujours pas réussi à arroser la totalité d'une seul e de s es neuf provinces ! La situation est telle que les programmes de Radio-Gabon ne sont pas captés au-delà de Ntoum.
Et, si Libreville bénéficie d'une position légèrement avantageuse, l'on ne saurait en dire autant des 8 autres chefs-lieux de provinces où, insistent des personnels administratifs contactés la semaine dernière par L'Union, plus de la moitié ne reçoit toujours pas le signal des chaînes nationales en dehors du câblage privé à péage.
Dans la province du Haut-Ogooué par exemple, " la télévision est reçue dans tous les chefs-lieux de départements, mais uniquement par Canal + Horizon sur abonnement, l'ancien système par faisceau hertzien n'ayant presque plus cours dans tout le G2. Du coup, la difficulté à souscrire un abonnement pour les personnes économiquement faibles et l'absence d'électricité dans certains villages prive encore un grand nombre de compatriotes des programmes de la télévision nationale ", confiait mercredi dernier à L'Union une source jointe par téléphone à Franceville.
En ce qui concerne la radio, dans les départements situés en zone frontalière, " le signal de Radio-Gabon reste de très mauvaise qualité à Boumango. Il ne passe pas à Onga et à Aboumi où les Gabonais qui y vivent sont plus renseignés sur ce qu'il se passe au Congo que sur l'actualité de leur propre pays ", informe la même source.
Un de nos correspondants affirme même que les équipements récemment installés dans les trois départements en vue d'améliorer la réception gratuite des programmes nationaux n'ont pas tenu longtemps. À Lastoursville, " c'est un émetteur qui a pris feu. La logistique n'était plus adaptée. Ils n'ont pas visité le site avant de commander et installer les équipements ", renseigne-t-on. Cet état des lieux serait quasi identique dans les autres départements et villages du Gabon où "Le journal en langues", par exemple, cette belle innovation sur Gabon 1re qui remplit tant de fierté les nationaux, n'est suivi que par quelques privilégiés câblés.
Les défavorisés de Ndjolé, Mitzic, Booué, Medouneu, Mékambo, Malinga, Ndendé, Mimongo, Mbi gou, Ndindi , Etéké, Ikobey, Omboue, Moulengui- Binza, Makebe-Bakouaka, etc. continuent, eux, d'être tenus en marge des nouvelles du pays. À défaut de recourir à la rumeur. Des sources révèlent pourtant qu'en sus de la location annuelle du satellite, l'État débourserait d'importantes sommes d'argent au titre d'une convention avec Gabon Telecom pour la maintenance des émetteurs dans ces différentes localités.
Si le montant exact de ladite convention fait l'objet de nombreuses supputations, il reste qu'"un coin comme Ndjolé, ça fait déjà plus de 20 ans qu'il n'a ni radio ni télévision. Les habitants ne reçoivent rien du tout", constate Jean-Daniel Nguema Obame, ancien responsable de l'entretien et de la maintenance à l'ex-OPT et Gabon Telecom. Héritier du défunt Office des postes et télécommunications (OPT), Gabon Telecom, rappelle-t-on, est chargé entre autres, dans le cadre de l'exécution de la convention, d'assurer la maintenance, l'exploitation des émetteurs et le transport des programmes sur une vingtaine de localités ou circuits.
À l'origine, ces prestations concernaient la 1ere chaîne de radio et télévision (RTG1) et la 2e chaîne de radio et télévision (RTG2). Or, depuis plus d'une décennie, du fait notamment de la fermeture de Radio 2 et de la 2e chaîne de télévision, l'on ne parle plus que de Radio-Gabon et de Gabon 1ere dont la réception des programmes continue de faire défaut à l'intérieur du pays.
Tous les investissements et toutes les tentatives visant à maintenir le matériel de réception en état de fonctionnement dans ces différents circuits se révèlent inadaptés et inopérants. En cause, une certaine négligence, semblet- il, à intégrer les contraintes du milieu (contraintes naturelles, environnementales, techniques, logistiques et en matière de ressources humaines) avant de procéder à tous les aménagements possibles. Conséquence : les populations ne reçoivent toujours ni la radio ni la télévision. Mais l'État, lui, continue de payer ! Mais pourquoi donc ?
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