"Le tronçon allant du carrefour Mikouyi à Bingonga (dernier quartier de Lastoursville sur la route menant à Koula-Moutou, Ndlr), long de près de 17 km, est un véritable casse-tête pour nous ici. Nous affrontons chaque jour les trous, les dos-d'âne et la poussière en saison sèche, et des bourbiers en période de pluie. Presque chaque semaine, de nombreux automobilistes se retrouvent dans des garages", se lamente un chauffeur de transport suburbain menant ses activités entre Koula-Moutou, chef-lieu de la province de l'Ogooué-Lolo, et "Lozo", chef-lieu du département de Mulundu.
Faustin Banguiya, natif de Lastoursville, fait lui aussi un constat amer de ce trajet qui suscite souvent, non seulement la colère des populations, mais aussi la déception des touristes. "Les travaux de bitumage de ce tronçon, confiés naguère à une entreprise chinoise, ont été escamotés. Ils ne sont jamais allés à leur terme, et tout porte même à croire que personne n'a été inquiété après ce raté. C'est tout à fait normal que la voie en latérite, avec les fortes pluies qui s'abattent dans la zone, se dégrade continuellement. Au grand dam des transporteurs urbains et suburbains qui, pour compenser les dégâts causés à leurs véhicules, sont obligés de revoir, chaque fois à la hausse le coût du transport. Ce qui, naturellement, n'est pas du goût des populations de cette contrée. N'eût été souvent l'intervention du Conseil départemental qui annihile les velléités des transporteurs, le tarif actuel de 500 francs aurait flambé passant ainsi du simple au double", explique notre interlocuteur.
Les villageois établis le long de cette voie "s'abreuvent" de poussière. Tout comme ceux qui habitent dans de nombreux quartiers de Lozo où les voies sont en piteux état. "Si les voitures y ont circulé normalement pendant la campagne présidentielle, c'est grâce à la Société des bois de Lastoursville (SBL) qui a raclé la voie. Sans cela, ça aurait pu être la catastrophe avec... la poussière. Sachez également que cette malheureuse situation perdure depuis belle lurette", précise-t-on. Et ce n'est pas faux ! D'autant que pour affronter ce trajet, il vaudrait mieux se trouver dans un véhicule climatisé. Sinon, c'est totalement méconnaissable que vous arriverez à destination. D'ailleurs, la couleur des toitures et murs extérieurs des maisons a viré à l'ocre. De même que l'intérieur des habitations où les vêtements et autres ustensiles de cuisine renferment une pellicule de poussière.
Les petites voitures à usage de clando, lors d'un croisement avec des camions, sont régulièrement contraintes de s'immobiliser sur le bas-côté pour prévenir d'éventuels accidents de la route. Tant la visibilité devient à ce moment-là nulle à cause des nuages de poussière qui s'élèvent après le passage des gros-porteurs.
"Je déplore vraiment la misère que vivent les habitants des villages érigés sur ce trajet (Ndlr : Madoukou et autres Mahouya)
avec cette poussière, surtout les enfants en bas âge. Et je comprends pourquoi ils érigent, à l'entrée de chaque bled, des dos- d'âne pour contraindre les fous du volant qui soulèvent la poussière de ralentir leur rythme de progression. Je fais aujourd'hui confiance à notre président élu et à ses compagnons de lutte afin qu'une solution adéquate soit trouvée pour ce tronçon", pense Florence, en séjour dans le district de Matsatsa.
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