Agriculture : vers un Igad autonome ?

Dans un contexte où la dépendance aux subventions publiques pèse lourdement sur le secteur agricole gabonais, l'Institut gabonais d'appui au développement (Igad) a décidé de prendre le taureau par les cornes. Récemment, son directeur général, le Dr Christian Ngwe Assoumou, a dévoilé un Plan d'action stratégique (PAS) ambitieux pour 2024-2026, destiné à redynamiser et restructurer l'institution.

''Notre mission est claire : rendre l'Igad autonome et efficace pour mieux servir notre nation'', a affirmé le Dr Ngwe Assoumou lors de cette conférence. Un constat alarmant l'accompagne : en 2023-2024, seulement 29 % des crédits de l'Igad ont été décaissés, mettant en lumière les défis financiers auxquels l'institution est confrontée.

Le PAS, adopté par le Conseil d'administration le 30 juillet 2024, s'articule ainsi autour de huit axes stratégiques. Ces derniers visent à améliorer la gouvernance, mobiliser des ressources, et optimiser la gestion du patrimoine agricole. Parmi les initiatives phares figurent la mise à jour de la cartographie des sites d'exploitation et l'acquisition de nouvelles machines pour augmenter la productivité.

Les résultats attendus sont à la hauteur des enjeux : 17 334 emplois générés et 522 000 tonnes de produits agricoles supplémentaires sur cinq ans, avec un chiffre d'affaires cumulé de 155 milliards de FCFA. Ces objectifs ambitieux, s'ils sont atteints, pourraient transformer le paysage agricole gabonais, le rendant plus productif et résilient.

Cependant, la question demeure : ces belles intentions se concrétiseront-elles ? Le Dr Ngwe Assoumou reste optimiste, soulignant l'importance du soutien continu des partenaires et des autorités. L'avenir du secteur agricole gabonais pourrait bien dépendre de cette transformation audacieuse. Reste à voir si l'Igad saura transformer ces promesses en réalités tangibles pour le développement durable du Gabon.