MN Industries, la PME gabonaise adjudicataire du marché de l'entretien de la route en terre reliant Franceville au pont Letili, pourrait de nouveau débrayer face à une situation financière alarmante. Depuis le lancement des travaux en 2022, l'entreprise n'a perçu aucun paiement, y compris l'avance de démarrage pourtant prévue par le Code des marchés publics.
Joachim Atabi Ngari, directeur technique de MN Industries, a exprimé son désespoir lors d'une récente visite de chantier par une équipe du ministère des Travaux publics. Selon lui, l'entreprise a dû préfinancer toutes les tâches exécutées jusqu'à présent, ce qui met en péril sa viabilité économique.
Les retards de paiement sont dus à des difficultés au sein des services financiers de l'État, qui peinent à débloquer les ressources nécessaires pour le Fonds autonome national d'entretien routier (Faner). MN Industries n'est pas la seule à faire face à cette problématique ; d'autres entreprises attendent également le règlement de leurs factures.
Il est à noter que les travaux sur la route Franceville-Boumango-pont Letili avaient déjà été interrompus pendant 11 mois pour les mêmes raisons. Malgré cela, M. Atabi Ngari a fait preuve de patriotisme en cherchant à relancer le chantier, bien que la société soit financièrement affaiblie. "Nous avons eu un marché initial de 104 km, mais une autre entreprise s'est intercalée, et aujourd'hui, nous ne gérons plus que 61 km, après avoir cédé 5 km à Nouvelle Gabon Mining", a-t-il précisé.
Actuellement, il reste 21 km à entretenir sur le tronçon, avec un rechargement de la chaussée achevé à environ 40 % et une remise en forme à 45 %. Malgré ces avancées, MN Industries espère avec impatience le versement d'une partie des sommes dues pour pouvoir finaliser les travaux.
De plus, la situation est d'autant plus préoccupante qu'elle n'a pas encore été rémunérée pour les travaux effectués sur le tronçon Okondja-Tebe, qui s'étend sur 100 km, à la limite entre les provinces du Haut-Ogooué et de l'Ogooué-Ivindo.
La situation de MN Industries met en lumière les défis auxquels sont confrontées les PME gabonaises dans le secteur des travaux publics, soulevant des questions sur la gestion des finances publiques et le soutien accordé aux entreprises locales.