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Société & Culture

Santé mentale : un système en détresse ?

Le Dr Reine Dopé Koumou- Ambourouet Ogandaga, directrice du Centre national de santé mentale. © DR

Difficile d'estimer la population de malades mentaux à Libreville ou même ailleurs dans le pays. Ce que l'on sait avec exactitude c'est que la capacité d'accueil du seul Centre national de santé mentale (CNSM) de Melen est de 100 lits, dont 78 disponibles. Mais, ajoute le Dr Reine Dopé Koumou-Ambourouet Ogandaga, directrice du CNSM, "nous avons un pavillon de 6 à 7 lits qui n'est pas encore livré".

Autre problème à Melen : la réinsertion. Environ 40 % des patients sont "résidents" du centre, certains depuis plus de 20 ans. Selon le Dr Dopé, des structures d’accueil offrant des activités professionnelles seraient une solution efficace pour ces cas et ainsi désengorger le CNSM. L'absence de médicaments injectables, autrefois un problème majeur, y persiste aussi, bien qu'atténuée. "Nous avons quelques produits, mais il nous manque encore des variétés essentielles sous cette forme", déplore-t-elle.

Et l'on doit à la vérité de reconnaître que le centre de Melen ne correspond plus aux réalités actuelles. Face à l'augmentation des troubles mentaux, la capacité d’accueil et le personnel spécialisé sont insuffisants. Pendant ce temps en province, le besoin est encore plus criant.

Depuis deux ans, renseigne le Dr Dopé, des unités embryonnaires de santé mentale ont été mises en place dans le cadre du plan du gouvernement de doter chaque province de structures spécialisées. Pour l'instant, ces unités fonctionnent tant bien que mal, les plus dynamiques étant celles d’Oyem et de Franceville.

Un autre phénomène alarmant est l'augmentation des cas de "folie" chez les jeunes, souvent liée à la consommation de drogues. De même que l'on remarque que de plus en plus, la frontière entre la "norme" et la... "folie" semble s’amenuiser. Personne n'est donc à l'abri.

Aussi, la sensibilisation du public est essentielle et reconnaître les signes de la maladie mentale, une responsabilité collective. "Car tant qu’il est dans la rue, c’est notre problème à tous. Il peut gêner, voire devenir une menace." C'est à ce prix qu'on donnera la priorité à la santé mentale.

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