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Politique

Cours et Tribunaux : pour une Justice vraiment indépendante au Gabon !

Rentrée judiciaire 2023-2024 © DR

Au moment où elle fait sa rentrée, aujourd'hui, pour le compte de l'exercice 2024-2025, la question de la liberté de la Justice ne saurait être éludée. Ce d'autant plus que les justiciables continuent de douter, en raison du fossé existant entre les annonces et les pratiques. Et cela depuis de nombreuses années.

Dans son discours prononcé lors de la dernière réunion (14 août 2024) du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qu'il préside, le chef de l'État, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, avait dénoncé les maux
qui gangrènent ce corps. Aussi, avait-il tancé les magistrats en plaidant, notamment, pour "une Justice digne et intègre". En somme, une Justice qui s'exerce librement, rassure les concitoyens au nom desquels elle est rendue.

À tout considérer, le système judiciaire gabonais a beaucoup de batailles à mener pour arracher sa liberté véritable. Car depuis des années, une large opinion considère que la justice est aux ordres, qu'elle subit trop souvent des influences. Plusieurs faits récents pourraient d'ailleurs soutenir cette perception.

L'un des faits récents reste le dossier Webcor ITP pour lequel de hauts responsables ont engagé l'État à verser la somme de 70 milliards de FCFA à la société maltaise qui devait construire le grand marché de Libreville, alors qu'il était en position de force après avoir remporté le procès devant la Cour d'appel de Paris. Une affaire révélant que la Justice semble avoir été mise sous le boisseau, tant bien même, un des hauts magistrats cités, a été évincé de son poste.

Une autre porte sur les faits de diffamation par deux activistes qui se disent proches du CTRI. Des vidéos montrent l'un d'entre eux en train de narguer le plaignant, en évoquant une plainte qui ne va jamais prospérer. Le temps semble manifestement lui donner raison. De nombreuses affaires restent pendantes ou n'ont guère pu prospérer en rai- son des influences exercées par les politiques ou encore d'autres lobbies puissants...

Au demeurant, si l'indépendance et l'impartialité constituent deux principes fondamentaux du système judiciaire, il est primordial que cela soit suivi des faits. Notamment parce que le principe résulte de la séparation des pouvoirs, mais aussi des garanties statutaires mettant les magistrats à l’abri des pressions ou menaces qui pourraient bien peser sur leur faculté de juger.

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