L'annonce du kidnapping, pis, de la séquestration de deux leaders syndicaux, dont le vice-président de Dynamique unitaire (DU), chargé de la syndicalisation, en même temps délégué général de la Convention nationale des syndicats du système éducatif (Conasysed), Alain Mouangouadi, et du conseiller du président de DU, Thierry Nkoulou, a secoué la communauté éducative en fin de semaine dernière.
Quasiment dans le même temps, les membres de ce regroupement syndical ont déposé auprès du Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, un préavis de grève.
Une situation dont la ministre de tutelle, Camélia Ntoutoume-Leclercq, a souhaité comprendre les tenants et les aboutissants. D'autant que cela intervient au moment où l'ensemble des parties sont attendues sur la mise en place des commissions devant conduire la feuille de route dudit ministère.
Si la préparation de la Journée nationale de l'enseignant prévue le 23 mars prochain sur l'ensemble du territoire national occupe une bonne place dans l'agenda de la ministre de l'Éducation nationale, les événements malheureux de la semaine écoulée, en lien avec la séquestration de deux leaders syndicaux et le dépôt d'un préavis de grève à la Primature, ne sont pas en reste.
Pour preuve, elle a eu hier, à son cabinet, une rencontre avec les membres de la Conasysed. Au cours de cette entrevue, Alain Mouangouadi, qui dit avoir subi un trouble psychologique lors de cet enlèvement, a fait un récit de cette situation bouleversante.
"Nous avons eu une assemblée générale, samedi dernier, à laquelle je n'ai pas pu assister en raison de ma séquestration durant deux jours. Madame le ministre a souhaité s'enquérir de la situation, parce qu'elle voulait entendre de vive voix ce qui s'est réellement passé.
Nous l'avons fait. Dans un second temps, elle a voulu comprendre le préavis de grève, car elle estime qu'à son niveau, il y a des choses qui se font. Nous avons tenu à rappeler que ce qui nous conduit à cela, c'est la misère des enseignants. Avec des situations administratives qui ne sont pas régularisées, le paiement des rappels, etc.
Nous avons demandé à la tutelle d'être notre porte-voix auprès des plus hautes autorités pour qu'un regard particulier soit porté sur ces points", a-t-il fait savoir.
Étant l'un des départements ministériels de la Transition les plus suivis par les autorités, Camélia Ntoutoume-Leclercq a invité les partenaires de la Conasysed, tout en se montrant solidaires de ces derniers, à travailler de concert dans un climat empreint de sérénité pour faire avancer les choses.
"Notre département a bénéficié de plusieurs avantages depuis l'avènement des nouvelles autorités. Nous devons donc jouer franc-jeu et bien faire les choses. On ne comprend pas pourquoi c’est chez nous qu’il y a des revendications permanentes. Ce que j’attends de vous, c’est que vous preniez part aux commissions pour la mise en œuvre de la feuille de route. Finissons le travail et remontons-le à la hiérarchie", a-t-elle indiqué à ses hôtes.
Pour l'heure, s'ils se sont montrés optimistes au sortir de la réunion, ces derniers ont indiqué que le préavis de grève arrive à expiration le 15 mars prochain. Plus précisément la veille de la tenue de leur assemblée générale.
Hans NDONG MEBALE