La presse américaine déploie des stratégies et des astuces pour résister à la mort qui lui a été prédite par les experts, il y a près de 10 ans. En raison de la chute du marché publicitaire, les journaux ont trouvé de nouvelles niches de financement auxquelles s'est ajoutée une invasion sur les réseaux sociaux. Le voyage de presse en territoire américain a permis aux journalistes gabonais d'être au cœur du modèle choisi pour affronter la déliquescence qui affecte la presse des États-Unis. À Seattle, troisième étape, la délégation gabonaise était dans une phase plus concrète de cette immersion au cœur du modèle made in USA.
Récemment, plus de 700 personnes ont perdu leur emploi. La mort de la presse américaine avait été prédite par les experts. Et depuis 2011, près de 20 000 journalistes sont victimes de l'invasion des nouvelles technologies de l'information et de la communication. 20 % du Times Magazine a été évincé. À ce jour, les journaux, aussi bien papiers qu'en ligne, séduisent de moins en moins les jeunes qui s'accrochent davantage aux réseaux sociaux. La seule montée en puissance du numérique n'est pas à l'origine de la crise qui secoue la presse. Mais celle-ci a eu pour corollaire la baisse drastique des publicités, l'une des principales sources de financement. Comment peut-on exister tout en restant présent dans les communautés ? Comment lutter contre le chômage des journalistes provoqué par l'intrusion de l'intelligence artificielle ? Peut-on sauver le marché de la publicité ? Autant de questions qui se sont posées dans les rédactions.
Pour conjurer le sort qui lui a été réservé par les “prophètes”, une solution a été trouvée. Celle-ci était d'associer le numérique à l'existant. Dr Shree Sheenivasan l'a dit : les journaux qui ont résisté à cette crise ont été innovants et créatifs. À l'image du New York Times, Washington Post, The Wall Street Journal, The Seattle Times et les autres ont investi dans le numérique. Les journaux ont opté pour le financement de projets spécifiques. Ce qui aide au soutien des charges et au paiement des salaires. The Seattle Times propose des projets d'intérêt aux fondations, associations, collectivités ou même des individus. Une collectivité pourrait financer un projet sur les maladies rares chez les enfants, sur une période bien définie, sans même interférer sur le contenu rédactionnel.
Ainsi, les salaires d'un nombre de journalistes commis à la tâche pourraient être assurés pendant la durée dudit projet. Autre astuce, l'abonnement à la Newsletter et aux applications digitales. Ce sont des choix de financement et d'entrée de revenus qui contribuent à l'existence des journaux, quels qu'ils soient.
Pour y parvenir, chaque journal s'est déployé sur tous les réseaux sociaux dans l'optique d'élargir sa communauté. Celle-ci étant un facteur important dans la présentation de la Newsletter et des applications connexes. Facebook, Instagram, X, TikTok, etc., tout est exploité par ces grands titres pour rester présents sur le marché de l'information et pouvoir y vendre de l’espace publicitaire sur les sites d'information. À cet instant, il faut trouver un contenu qui soit attractif aussi bien pour les jeunes que pour les autres cibles considérées comme de potentiels clients.
Rudy HOMBENET ANVINGUI
Seattle/États-Unis