DÉTERMINÉ à lutter contre les comportements déviants au sein des Forces de police nationale (FPN) et séparer le bon grain de l'ivraie, le haut commandement en chef de ce corps chargé de la sécurité publique a donné des instructions visant à ce que les policiers ripoux soient désormais démasqués et traduits devant la justice. C'est dans ce cadre que six policiers ont été interpellés dans la journée du 30 janvier 2024 dernier à Libreville, pour s'être livrés à des actes contraires à l’éthique et à la déontologie policières. En effet, entre 2023 et 2024, l'état-major des Polices d'investigation judiciaire (EMPIJ) a enregistré plusieurs plaintes des usagers de la voie publique dénonçant des contrôles inopinés, suivis d’extorsions de fonds. Les suspects étaient des policiers qui arboraient l’uniforme de la police durant leur forfait.
Il s'agit pour la plupart des flics ayant déserté leurs postes d'affection, aussi bien à Libreville qu'à l’intérieur du pays, a confirmé une source policière haut gradée. Ces derniers, profitant de leur statut, se postaient dans des zones choisies afin d’effectuer des contrôles en toute discrétion. Lors de ceux-ci, ils s’embarquaient ainsi dans les véhicules des victimes qu'ils séquestraient et contraignaient à travers des actes de torture morale et physique, à faire des retraits bancaires à leur profit dans les distributeurs de billets à travers la ville, en contrepartie de leur "libération".
Et si les victimes ne s’exécutaient pas, elles étaient menacées d'être traduites devant la justice pour tentative de corruption d'agent dépositaire de l'autorité de l'État. Peine qui, selon les policiers ripoux, pouvait leur valoir 5 ans de prison assortis d'amendes de plusieurs millions de francs à payer. Pour enfoncer le clou, l'un des policiers passait un appel en direction d'un soi-disant chef, à qui il relatait la fameuse tentative de corruption. Quand la victime prend peur, ils embarquent ensuite dans sa voiture, en vue de procéder au retrait dans un guichet, avant qu'elle ne soit relâchée. Ces sommes variaient entre 400 mille et 4 millions de FCFA. Aussi, plusieurs plaintes ont inondé l'EMPIJ pour dénoncer ces actes.
C'est alors qu'une enquête a été ouverte. Celle-ci a d'abord permis l'arrestation de trois premiers suspects. Il s'agit du brigadier-chef major (BC) Jaurès Koumba Koumba, 47 ans, en service à la direction du Personnel ; le sous-brigadier Serge Biyoghe Metoule, 40 ans, en service à l’état-major des polices d'intervention (EMPI) et le sous-brigadier Yann Olivier Essia Akoghe, 34 ans, considéré comme le maître à penser du groupe. Ce dernier est en service au commissariat de Mounana, dans la province du Haut-Ogooué. Il n'y a plus jamais mis les pieds depuis plusieurs mois. Ces derniers après interrogatoire, ont permis à la PJ d'interpeller d'autres complices : les gardiens de la paix (GPX) Étienne Samuel Yarangamina, 29 ans, en service à la direction de la Voie publique (DVP), Constant Nang, 32 ans, en service à l'EMPI et Ruben Manfoumbi, alias Zoblazo, 26 ans, en service à la direction de la Voie publique (DVP). Tous sont poursuivis pour associations de malfaiteurs, extorsions de fonds, contrôles inopinés, séquestration, destruction des biens, coups et blessures volontaires (CBV).
Des délits punis conformément aux articles 6-5-193-230-250-300-333 du Code de procédure pénale. D'autres policiers complices sont encore recherchés par les services de police. L'institution s'engage à mettre un terme au phénomène des policiers aux comportements déviants en son sein. Six policiers ont été interpellés par la Police judiciaire (PJ), pour avoir commis des actes contraires à l’éthique de la police. Ces derniers, qui seraient des déserteurs, ont profité de leur statut de policiers pour commettre des actes réprimés par la loi, à l'endroit de plusieurs personnes. Grâce aux multiples plaintes émises, ils ont été neutralisés et devraient être mis à la disposition de l'Inspection générale de police, avant d’être présentés devant la justice.
Abel EYEGHE EKORE
Libreville/Gabon