C'est en principe dès ce 1er octobre 2024 que devrait être disponible en librairie locale le livre-entretien du célèbre et non moins truculent avocat franco-libanais Robert Bourgi, ses mémoires intitulés ''Ils savent que je sais tout. Ma vie en Françafrique''. Co-signé avec le journaliste Frédéric Lejeal, ancien rédacteur en chef du confidentiel Lettre du continent, l'ouvrage a été publié chez l'éditeur parisien Max Milo.
Le livre s'ouvre par un prologue, une séquence librevilloise de la Françafrique. Missionné sur Libreville par le président français d'alors, Jacques Chirac, Robert Bourgi, se fait ''doubler'' dans l'antichambre du bureau présidentiel d'Omar Bongo qu'il appelle affectueusement ''Papa'' par un certain Roland Dumas, ancien ministre et homme des missions secrètes de François Mitterrand.
Alors que Bourgi attendait d'être reçu par le chef de l'État gabonais en ce jour de janvier 1988, voilà qu'arrive Dumas qui s'engouffre en premier, avec la bienveillance du même Bourgi, dans le bureau présidentiel. ''Ne vous inquiétez pas Bourgi, je vous en ai laissé !'' lui aurait lancé, narquois, Roland Dumas ''sorti un peu plus lourd qu'en rentrant'' du bureau présidentiel. Entre anecdotes et révélations parfois explosives, Robert Bourgi se livre et livre comme jamais auparavant les couloirs et coulisses de la Françafrique ''foccartienne'' dont il revendique d'ailleurs la filiation.
Dans ce pavé de 512 pages, le natif de Dakar (Sénégal) projette une lumière crue sur près de quatre décennies de ''sa'' Françafrique allant de Mobutu Sese Seko (ex-Zaïre) à Houphouët-Boigny et Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Mathieu Kérékou (Bénin), Gnassingbé Eyadema (Togo), Sassou Nguessou et Lissouba (Congo), affaire Jean-Marie Bockel, les costumes de Fillon, etc. L'auteur n'occulte pas non plus la ''prédation'' de toute la classe politique française au sein de ce pré carré français de l'Afrique.
Celui que ses contempteurs présentent volontiers comme un ''intrigant'', ''sulfureux'' ou ''messager occulte'' évoque également ses relations toutes paternelles avec Omar Bongo Ondimba à qui il avait promis en 2009, à la demande de ce dernier, '' d'être sa mémoire'', '' alors que la République française se détournait de lui et lui montrait même du mépris'', confia Robert Bourgi le 26 septembre dernier au Figaro.
Dans ses mémoires Bourgi parle également d'Ali Bongo Ondimba mais aussi du président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema qu'il dit avoir rencontré à Dakar, début 2024. Le nouveau livre sonnant le glas (?) de la Françafrique fourmille aussi de témoignages et de documents inédits.
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