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Enquête

Libreville : quand des vendeurs transforment la rue en un espace commercial

les jeunes se faufilent entre les véhicules pour vendre de l'eau par exemple.

Libreville, capitale gabonaise. Dans les rues, il ne se passe guère un jour sans voir des jeunes gens se livrant à la vente de divers produits (eau en sachets ou en bouteilles, arachide, pains, noisettes, etc.) au beau milieu de la chaussée. Au péril de leur vie, ces derniers se faufilent le plus souvent entre les véhicules à l'assaut des clients auxquels ils proposent leurs articles.

Ce commerce ambulant, devenu monnaie courante, semble manifestement ancré dans les habitudes des usagers et accepté par tous. Tant il est vrai que personne ne condamne ouvertement cette pratique, pas même les autorités municipales ni gouvernementales qui passent pourtant nuit et jour par ces artères où évoluent allègrement, pour la plupart, des ressortissants ouest-africains. En tout cas, tout porte à croire que personne ne s'y intéresse, ne serait-ce que pour prendre des mesures préventives qui épargneraient ces vendeurs à la sauvette des accidents auxquels ils s'exposent tous les jours.

Du coup, la pratique se pérennise et s'inscrit dans l'ordre de l'acceptable. "Puisqu'on constate même que nombreux parmi les usagers prennent le temps pour s'acheter une bouteille d'eau et que sais-je encore auprès de ces vendeurs ambulants", raconte une dame rencontrée par L'Union au niveau des feux tricolores du PK 8.

À cet endroit précis, cette activité illicite a pris sérieusement de l'ampleur. Ce qui fait qu'on aperçoit toujours un jeune homme avec une palette d'eau minérale zigzaguant entre les véhicules, ou une jeune femme portant une cuvette de galettes ou d'autres produits sur la tête à la recherche d'un client à bord d'un des véhicules alignés en file indienne, même lorsque le feu passe au vert.

"C'est une véritable gymnastique à laquelle se livrent ces jeunes à chaque fois sur la route et c'est ahurissant", s'inquiète une autre femme. Cette dernière note d'ailleurs qu'"à l'appel d'un client se trouvant dans un véhicule en mouvement, les gars se précipitent pour rattraper l'acheteur sans se soucier d'un possible accident. En fait, ils oublient complètement qu'ils peuvent facilement être fauchés par un autre véhicule".

Scénario identique au pied de l'échangeur de Nzeng-Ayong, côté droit en revenant de l'échangeur de La Démocratie. Là encore, le comportement de ces jeunes est périlleux. À la seule différence qu'à cet endroit-là, la file de véhicules qui le fréquentent avancent à pas de tortue, du fait notamment d'un embouteillage monstre causé par un sens giratoire qui les oblige à rouler au pas. Une situation qui permet alors à ces vendeurs ambulants d'écouler plus facilement leurs marchandises.

Mais, toujours est-il que les risques d'accident demeurent. "La route n'est pas un espace commercial où les gens peuvent se permettre de venir vendre leurs produits. Le plus incompréhensible dans cette affaire-là, c'est le mutisme de la mairie de Libreville qui les laisse faire et quand un accident va se produire, on viendra jouer le jeu du médecin après la mort", dénonce un conducteur au volant de son véhicule. Voilà qui vient une fois de plus interpeller la mairie de Libreville sur son rôle de garant de l'ordre dans la cité.

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