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Société & Culture

Grève des greffiers : un ras-le-bol face à l'indifférence des autorités

Les greffiers du Gabon. © DR

Le climat au Palais de justice de Libreville s'est tendu avec la décision unanime des greffiers du Gabon de déclencher une grève, à la suite d'une assemblée générale extraordinaire tenue le 9 janvier dernier. Les membres du Syndicat national des greffiers (Synagref) expriment leur frustration face à l'absence de réponse concrète de la part du ministère de la Justice, malgré un préavis de grève déposé le 2 décembre 2023. Les greffiers estiment que leurs revendications, connues et documentées, ne suscitent aucun intérêt de la part de leur tutelle.

Quatre points clés alimentent la crise actuelle : le statut particulier des greffiers, le reclassement exceptionnel, l'attribution de cartes professionnelles et la fourniture de costumes d'audience. Ces revendications, bien qu'essentielles pour l'exercice de leur profession, n'ont connu aucune avancée significative. Une réunion entre le Synagref et la Chancellerie, censée aborder le projet de loi sur le statut particulier des greffiers, a laissé les greffiers sur leur faim. ''Nous avons l'impression que nos attentes ne sont pas prises en compte'', déclare Christ Ghislain Ndong, président du Synagref.

Cette grève est le fruit d'un ras-le-bol face à la lenteur administrative. Les greffiers, qui ont déjà menacé d’entrer en grève par le passé, jugent que l'inaction du gouvernement ne peut plus être tolérée. '' Nous avons été plus que patients. Le ministère n'a pas daigné aborder nos revendications de manière sérieuse'', ajoute Ndong, soulignant que le statut particulier des greffiers, en vigueur depuis 1993, ne répond plus aux réalités économiques actuelles et ne permet pas une évolution de carrière claire.

Les revendications en matière de cartes professionnelles et de costumes d'audience peuvent sembler accessoires pour certains, mais elles sont essentielles pour l'identité professionnelle des greffiers. '' Chaque année, nous devons emprunter les toges de nos collègues pour travailler. Comment continuer à exercer sans ces éléments qui attestent de notre fonction ? '' s'interroge un greffier. Ce manque de reconnaissance professionnelle pèse lourdement sur le moral des équipes.

La situation actuelle appelle à une réaction rapide des autorités. Si cette grève se prolonge, elle pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le fonctionnement de la Justice, déjà fragilisé par des manques de ressources. Les greffiers, en tant que maillons essentiels du système judiciaire, sont en première ligne dans le traitement des plaintes, des requêtes, et des demandes de jugements. Leur mobilisation est donc un signal d'alarme pour l'ensemble du système judiciaire gabonais.

Les regards se tournent désormais vers les plus hautes instances du pays. La balle est dans leur camp pour répondre aux attentes légitimes des greffiers et éviter une crise qui pourrait paralyser un peu plus une justice déjà éprouvée.

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