Josiane Mbang Nguema : pour que son combat ne soit pas vain !

Est-ce donc vrai que ne verrons-nous plus la silhouette de Josiane Mbang Nguema dans les allées de L'Union ? Dure et implacable réalité que nous rappelle l'inhumation hier, vendredi 10 janvier 2025, de celle qui nous a prématurément quittés le 3 décembre 2024.

Josiane partie ? Pas tout à fait. Connue pour son engagement pour la cause féminine et la justice sociale, notre regrettée consœur est à la base de la création de l'Union des femmes de la presse gabonaise (UFEPG) portée sur les fonts baptismaux le 22 décembre 2022.

Instrument de ralliement des femmes exerçant dans les différents médias publics et privés (presse imprimée, presse en ligne, radio, télévision, blogs, etc.), l'Ufepg se veut fédératrice, inclusive avec un objectif précis : promouvoir le leadership féminin dans les médias et le secteur de la communication au Gabon.

On y voit également d'autres objectifs sous-jacents : la défense des droits des femmes de la presse et de la communication et la lutte contre les discriminations et les violences basées sur le genre (VBG) dans l'espace médiatique.

Lutter, ce verbe d'action collait bien à Josiane. Tel un homme incarné dans le corps d'une femme, notre regrettée consœur menait courageusement des combats sur plusieurs fronts. Patron de presse, elle créa, il y a plus d'une décennie, un magazine féminin, Malaïka, où émergeaient déjà ses idées féministes.

À la Sonapresse (Société des nouvelles activités de presse, éditrice du quotidien L'Union), elle fut élue par deux fois déléguée du personnel. Et pour la petite histoire, elle est la première et unique femme à occuper ce poste, à ce jour, dans une Sonapresse – comme nombre de sociétés de la place – où l'on dénombre plus d'hommes que de femmes. Josiane Mbang Nguema fut d'ailleurs membre du comité de rédaction de la Convention d'entreprise de la Sonapresse. Une convention ayant permis de consolider pas mal d'acquis sociaux au sein de l'entreprise même s'il reste encore à en attendre...

Josiane n'est donc pas partie ! Chaque fois que surviendra une injustice sociale dans une entreprise ou le leadership féminin sera mis à mal dans le monde de la communication, nos pensées iront indubitablement vers cette consœur, cette mère courage qui élevait seule ses enfants, deux garçons, aujourd'hui éprouvés. Comme la corporation, d'ailleurs.