DU mercredi 30 juil l e t à 11 heures au jeudi 31 juillet 2025 à 5 heures 20 minutes, la Cour criminelle a tenté de vider, au tribunal de première instance d'Oyem, l'affaire impliquant les Gabonais Lewis Arsène Bekui Ebang, Laurent Asseko Ella alias "Banderas" et Rodrigue Allogo Assoumou, accusés d'enlèvement, complicité d'enlèvement et séquestration en 2020 de l'enfant Anderson Rinaldi Abaga Ngoua alias "Le Blanc", au village Abé-Eba, situé à 27 kilomètres de Bitam (chef-lieu du département du Ntem).
Au terme d'une audience "houleuse et indécise", dirigée par le président de céans, Ebang Ondo Eyi, les mis en cause ont été reconnus coupables des faits à eux reprochés. Avant d'être condamnés respectivement, à 20 ans de réclusion criminelle et 10 millions de francs chacun (pour les deux premiers cités), et à 10 ans et cinq cent mille francs pour le dernier.
Les faits. Dans la journée du 12 janvier 2020, dame Maïcha Ida Mete Abaga, mère de l'enfant Anderson Rinaldi Abaga Ngoua, est informée de la disparition de son rejeton au village Abé-Eba. Elle saisit immédiatement l'antenne départementale de la Police judiciaire (PJ) de Bitam qui dépêche ses agents sur place. Ces derniers interpellent et entendent plusieurs villageois, et une information judiciaire est ouverte par le parquet de la République près le tribunal de première instance d'Oyem. Parmi les premiers suspects interpellés, il y a Lewis Arsène Bekui Ebang et Rodrigue Allogo Assoumou. Au cours des interrogatoires, plusieurs villageois, y compris les enfants, confirment la présence de Lewis Arsène Bekui Ebang à Abé-Eba, depuis trois mois jusqu'au 12 janvier 2020, jour de la disparition de l'enfant. "Ce dernier avait pris l'habitude d'échanger, de jouer avec les enfants et de leur offrir des bonbons et des biscuits", témoigne la grand-mère du petit Anderson Rinaldi.
Et le Ministère public, représenté par le procureur général, Armand Goussa Landou, et le procureur de la République, Périne Ada Obiang, de déduire : "En offrant ces friandises aux enfants, Lewis cherchait à les appâter". Puis le maître des poursuites d'informer, par ailleurs, que "Lewis Arsène Bekui Ebang s'était rapproché de ses frères du village, à savoir : Asseko, Allogo et Lionel, auxquels il proposait l'achat de leurs enfants pour des sommes allant jusqu'à deux millions de francs CFA. Ces derniers refusaient cette proposition. En revanche, Asseko proposait à Lewis de l'aider à enlever un enfant", a-t-on appris.
C'est à partir de cet instant que les "dangereux" Lewis Arsène Bekui Ebang et Laurent Asseko Ella alias "Banderas" auraient mis en branle leur plan de kidnapping mis finalement à exécution le 12 janvier 2020. Ce jour-là, ils réussissent à enlever le petit Rinaldi, au moment où il jouait avec les autres enfants dans la cour du village. "Le jeune Dorcas et d'autres enfants, qui ont assisté à la scène d'enlèvement, l'ont confirmé aux enquêteurs", a affirmé Périne Ada Obiang. L'enfant a été conduit ensuite au domicile de "Banderas".
Malheureusement pour les deux complices, la concubine de "Banderas", Morelle Avezo, se trouvait à ce moment précis à son domicile. "Lewis est venu à la maison et a demandé à mon ami Laurent Asseko Ella de le rejoindre dehors. En sortant, par curiosité, j'ai vu qu'ils avaient un enfant pieds nus de teint clair. Quand je leur ai demandé qui était cet enfant, Lewis a répondu que c'est son enfant qu'il avait eu au Cameroun et qu'il a décidé de l'amener à Libreville", a témoigné Morelle Avezo. Laquelle a soutenu avoir vu les deux complices s'embarquer avec l'enfant à bord d'un véhicule pick-up en direction de Bitam. Le chauffeur dudit véhicule n'est autre que Rodrigue Allogo Assoumou. Celui-ci a d'ailleurs été le seul à reconnaître à la barre, le rôle qu'il a joué lors de l'enlèvement de l'enfant.
Puis, rebondissement vers 3 heures du matin, quand dame Morelle Avezo révèle à la Cour qu'elle s'était rendue avec le père de son enfant, Laurent Asseko Ella, à Bata, en Guinée équatoriale, pour rencontrer un "grand type équato-guinéen, vivant dans un luxe insolant et qu'il m'a présenté comme étant son ami". Lequel monsieur a été présenté par le Ministère public comme Alejandro Envoro, qui serait un gros bonnet dans ce pays frontalier. Est-ce chez cette personnalité qu’a été livré le petit Rinaldi ? Nul n'a osé répondre à cette question.
Aussi, le Ministère public a fait savoir qu'une commission rogatoire internationale a été lancée depuis le 18 novembre 2021 par le juge d'instruction du premier cabinet du tribunal de première instance d'Oyem.
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