L’arrivée au pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a indéniablement marqué un tournant dans la politique gabonaise. En renversant l’ordre établi, ce nouveau régime a mis à mal la cohésion des forces d’opposition, révélant des dissensions au sein des regroupements politiques. La Coalition pour la nouvelle République (CNR), qui avait désigné Jean Ping comme son candidat lors de l’élection présidentielle de 2016, en est le dernier exemple en date.
Vincent Moulengui Boukossou, une figure emblématique de la CNR, a récemment intensifié ses critiques contre le général-président Brice Clotaire Oligui Nguema. Dans un communiqué percutant, Jean Ping a fermement rappelé son autorité sur la CNR, affirmant : « Je demeure toujours à la direction de la CNR. » Malgré sa volonté de passer la main progressivement, il dénonce les manœuvres de certains membres qui, tout en se distanciant, continuent d’utiliser le logo de la coalition et son image.
Ping a exprimé son indignation face à ces agissements, soulignant que « c’est au moment où le plus grand nombre des membres de la CNR continuent à entretenir la flamme » qu’un groupe, pourtant fondateur, choisit de quitter le navire.
Cette situation met en lumière une lutte interne pour le contrôle et la légitimité au sein de la coalition. L’ancien président de la Commission de l’Union africaine a également réaffirmé son soutien au CTRI et à son président, Brice Clotaire Oligui Nguema, tout en se distanciant des discours de ceux qui tentent de parler en son nom. En affirmant que « la CNR ne se reconnaît pas » dans ces prises de position, Jean Ping rappelle sa volonté de maintenir une ligne claire et distincte, malgré les turbulences internes.
Ainsi, la CNR se retrouve à un carrefour décisif. Les tensions internes et les prises de position divergentes mettent en péril son unité et sa capacité à s'opposer efficacement au régime en place. Le paysage politique gabonais, déjà en pleine mutation, semble donc plus fragmenté que jamais, posant la question de l’avenir des alliances et des stratégies au sein de l’opposition.