L’aménagement de la route Bifoun-Ndjolé, d’une longueur de 56 km, est censé être achevé dans un délai de 20 mois. Cependant, il ne reste plus que 9 mois à la société Sogea pour livrer ce projet crucial. À ce jour, l’entreprise a déjà consommé 11 mois et n’a réussi à étaler l’enrobé que sur 3 km. Ce retard alarmant pose de sérieuses questions sur l’engagement de Sogea et sur l’avenir du chantier.
En avril 2024, le général Flavien Nzengui Nzoundou, chef du département des Travaux publics, avait exprimé son inquiétude après une visite sur le terrain. Neuf mois plus tard, le taux d’avancement des travaux n’a progressé que de 10 %, passant de 3 % à seulement 13 %. Claude Marius Matha, responsable de la mission de contrôle S2+BTP, reconnait un "faible niveau d'exécution" mais reste optimiste quant à la capacité de Sogea à rattraper son retard. Selon lui, la société est sur le terrain et met tout en œuvre pour accélérer la cadence.
Pourtant, les justifications avancées par la mission de contrôle semblent peu convaincantes aux yeux des observateurs. Les inquiétudes se multiplient, notamment en raison des antécédents de Sogea sur d’autres chantiers, comme celui de la route de Mindoube, où des normes de qualité ont été négligées. Les promesses de rattrapage, bien que réelles, sont mises à l’épreuve par le manque d’équipements et de ressources sur le terrain.
Sogea a déjà perçu une avance substantielle de 8 milliards de FCFA pour ce contrat, soulevant des interrogations sur l'utilisation de ces fonds. Le temps presse et la pression monte sur l’entreprise pour qu’elle respecte les délais contractuels et assure la qualité des travaux. Dans un contexte où l’infrastructure routière est essentielle au développement économique, les autorités et les citoyens attendent des résultats concrets et rapides. Le chantier de la route Bifoun-Ndjolé est désormais un symbole des défis à relever pour améliorer l’état des infrastructures dans le pays.