Dans le débat brûlant qui précède le référendum constitutionnel du 16 novembre, Dr Nicole Assélé, figure emblématique des droits de la femme et ancienne ministre des Sports, a affiché un rejet catégorique du projet de texte. « Comment voulez-vous que je me contente d'une carotte, alors que j'ai droit à la moitié de la plantation ? » a-t-elle lancé, soulignant son indignation face aux lacunes du document proposé, qui, selon elle, ne fait que perpétuer l'invisibilité des femmes dans la législation gabonaise.
Dr Assélé a pointé du doigt l'article 33, qui se contente d'énoncer que « L'Etat affirme son attachement à la politique nataliste » sans offrir de garanties concrètes. Pour elle, cette mention est insuffisante, surtout comparée aux dispositions plus favorables en matière de droits des femmes dans d'autres constitutions africaines, comme celle du Rwanda.
La présidente du Mouvement féministe « L'Appel des mille et une » a plaidé pour l'inclusion explicite de droits essentiels tels que la gratuité des soins pré et postnatals, ainsi que des congés de maternité et de paternité payés. Elle a également critiqué l'absence de dispositions garantissant la représentativité des femmes dans les institutions, alors que le précédent cadre légal fixait un quota de 30 %.
« Au lieu de renforcer les droits des femmes, ce projet de constitution met en avant des éléments réducteurs, tels que l'amnistie pour des coups d'État », a-t-elle déploré. Dr Assélé a aussi dénoncé les contradictions inhérentes au texte, qui promet des libertés fondamentales tout en restreignant l'accès à la présidence pour les descendants des présidents sortants.
L'ancienne Déléguée générale du Centre des libéraux réformateurs a exprimé son inquiétude quant à la concentration excessive des pouvoirs dans les mains du président, un problème déjà observé sous l'ancien régime et qui, selon elle, a contribué aux récents troubles politiques. Elle a ainsi appelé à une réflexion profonde sur le système présidentiel en vigueur.
Malgré son engagement ferme, Dr Assélé a précisé qu'elle ne se posera pas en « Directrice de conscience » pour les membres de son mouvement. Elle les encourage plutôt à voter selon leur propre jugement, après une série de discussions visant à éclairer les enjeux du référendum.