Samedi dernier, lors d'une conférence de presse, Alain-Claude Billie-By-Nze, président de "Ensemble pour le Gabon" (EPG), a fait preuve d'une sagesse remarquable en choisissant de ne pas annoncer sa candidature à la présidentielle du 12 avril 2024. Bien qu'il remplisse toutes les conditions nécessaires pour se porter candidat, il préfère prendre le temps de la réflexion dans un environnement politique complexe et volatile.
Billie-By-Nze n’a pas mâché ses mots en critiquant le bilan du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Il a déclaré que "le président de la Transition et le CTRI, malgré les discours et les promesses, ont manqué le coche et trahi la Nation". Ses remarques font écho à une inquiétude croissante parmi les Gabonais, qui vivent dans un climat social tendu, qu'il compare à un incendie rampant nécessitant une intervention rapide avant qu'il ne devienne incontrôlable.
Le nouveau Code électoral, récemment promulgué, a également suscité des inquiétudes. "Ce texte fait entrer la politique dans les casernes, ce qui est sans précédent", a-t-il affirmé, dénonçant l'implication des militaires dans des affaires politiques. Pour Billie-By-Nze, cette situation est inacceptable dans un pays qui aspire à la démocratie, où les forces armées doivent se concentrer sur leurs missions régaliennes, loin des intrigues politiques.
Il a également abordé la question de l'impartialité des magistrats, soulignant que leur rôle est de rendre la justice au nom du peuple gabonais. Il a insisté sur le fait que l'engagement politique des magistrats compromet leur capacité à agir de manière juste et équitable, nuisant ainsi à la confiance du public envers le système judiciaire.
En décidant de ne pas se précipiter vers une candidature, Alain-Claude Billie-By-Nze semble vouloir évaluer soigneusement ses options tout en continuant à dénoncer les dérives de la transition actuelle. Sa position prudente pourrait s'avérer stratégique dans un paysage politique en mutation, où sa voix pourrait devenir un élément clé du débat public à l'approche de l'élection présidentielle. Dans un contexte aussi incertain, le leader d'EPG pourrait bien représenter une alternative sérieuse pour les Gabonais en quête de changement.
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