Le ministre de l’Accès universel à l’eau et à l’Énergie, a eu, jeudi dernier, une importante séance de travail avec une délégation de la société China First Highway Engineering Company Limited (CFHEC), entreprise spécialisée dans la construction d’infrastructures stratégiques à l’échelle internationale. CFHEC est notamment l’entreprise en charge de l’exécution du Projet intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (PIAEPAL), dont la mise en service serait imminente.
Lors des échanges, la CFHEC a exprimé sa volonté de poursuivre son partenariat avec le Gabon, notamment en accompagnant le ministère dans la mise en œuvre de nouveaux projets structurants visant à renforcer l’accès universel à l’eau potable et à l’énergie sur l’ensemble du territoire national. Le ministre Philippe Tonangoye a, pour sa part, réaffirmé son attachement à une gestion rigoureuse, efficiente et orientée vers les résultats, conformément à son engagement d'"aller vite et bien" pour répondre aux attentes urgentes des populations. Il a notamment insisté sur la nécessité de résoudre rapidement la problématique des fuites d’eau persistantes sur l’axe NtoumPK5, lesquelles compromettent la qualité et la continuité de la desserte.
MAIS À QUAND LA FIN DU CALVAIRE DES POPULATIONS ?
• Environ cinq ans après son lancement, le projet Piaepal serait donc enfin sur le point d'être livré. Mais la population du Grand Libreville ne peut se réjouir tout de suite. D'autant plus que ce n'est pas la première fois que cette annonce leur est faite.
Lors de la 9e session du Comité de pilotage (Copil) dudit programme qui s'était tenue le 29 novembre 2024 à Libreville et présidée par Léandre Emmanuel Bouloubou, secrétaire général du ministère de l'Énergie et des Ressources hydrauliques, le Copil s'était félicité des résultats obtenus, affirmant que le projet allait enfin être livré.
Pourtant, au robinet d'une grande partie des foyers, l'eau ne coule toujours pas. Et ce, bien que plusieurs réalisations aient déjà été effectuées, parmi lesquelles : le renouvellement de 149 km du réseau existant de distribution d'eau potable ; le renforcement et l'extension de 191 km de réseau de distribution d'eau ; la réparation des fuites d'eau potable dans certains bâtiments administratifs par la pose de 20 km de canalisations d'eau potable ; la construction de 60 bornes-fontaines publiques ; la construction de 4 nouveaux châteaux d'eau ; la construction de 11 000 branchements individuels et collectifs.
Cependant, la majorité des 300 000 personnes devant être impactées par ce projet déployé dans la capitale ne ressent pas de changement. Il suffit de faire un tour à Nzeng-Ayong, PlaineOrety, Derrière-la-prison, Louis, Ambowè, et dans bien d'autres quartiers inclus dans ce projet pour voir de longues files aux endroits où coule encore le précieux liquide. L'eau arrive fort tard dans plusieurs zones. Obligeant ainsi parents et enfants à veiller jusqu'à pas d'heure, souvent dans des endroits où règne l'insécurité.
Faut-il rappeler qu'en octobre 2023, le chef de l'État Brice Clotaire Oligui Nguema, lors d'une descente de terrain sur le chantier de construction d'un surpresseur au PK 5, avait exigé à l'entreprise adjudicataire la livraison dudit chantier au plus tard en février 2024. Hélas, plus d'un an après, la situation n'a pas beaucoup évolué.
D’un montant global de 75 milliards de francs et financé par un emprunt auprès de la Banque africaine de développement (BAD), ledit projet comprend des travaux dans les communes de Ntoum, Owendo, Akanda et Libreville. L'objectif est d'accroître la disponibilité de l’eau potable dans les ménages. Sauf que jusqu'à ce jour, il est loin d'être atteint, le projet devenant une arlésienne.
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