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Faits divers & Justice

Permis de conduire : la DGTT au coeur d'une grosse mafia

Permis de Conduire

La mafia autour du permis de conduire est de retour à la direction générale des Transports terrestres (DGTT). C'est le moins que l'on puisse dire. La semaine dernière, un scandale a éclaboussé cette administration avec la révélation d'un vaste réseau de vente illicite de permis de conduire qui agit en toute impunité.

Le système semble bien huilé, avec des démarcheurs qui ont repris du service depuis quelques mois déjà. Selon des sources bien au fait de cette activité illégale, des individus parcourent les villes et les quartiers du pays pour monnayer la délivrance de façon "officielle" de ce document attestant que la personne détentrice est désormais habilitée à conduire un véhicule motorisé. En fait, les démarcheurs vont récupérer les dossiers auprès des demandeurs, et les apportent au Centre national du permis de conduire, où un ordre de recette est établi pour lesdits dossiers. Ensuite, des quittances leur sont délivrées pour l'authentification des documents. Le stratagème fonctionne correctement, d'autant qu'il suffit au demandeur de verser jusqu'à 15 000 FCFA. Certains, comme les ressortissants asiatiques, n'hésiteraient pas à payer jusqu'à 500 000 FCFA pour se faire délivrer le précieux sésame, apprend-on.

La loi gabonaise commande pourtant que pour obtenir un permis de conduire, il faut préalablement se faire former par une école de conduite. L'on a souvenance qu'alors directeur du Centre national du permis de conduire, le commandant Guy Oscar Sadibi Mapangou avait mis en place une réforme faisant obligation à tout demandeur de remplir ses heures de cours auprès d'une auto-école. Ce n'est qu'après avoir rempli ces conditions que la structure de formation se rend, avec le candidat et le dossier de ce dernier, au Centre national du permis de conduire pour se faire établir un ordre de recette. Animé par la rigueur militaire, ce responsable avait institué cette réforme dans un objectif de lutte contre la fraude aux examens du permis de conduire.

Mais tout cela semble avoir été détruit. Les dossiers collectés directement chez les particuliers sont introduits discrètement dans les circuits administratifs grâce à des complicités internes.

"C'est un système bien huilé au sein des services du ministère des Transports. Il suffit de payer une quittance de 35 000 FCFA qu'ils mettent dans le dossier pour tromper la vigilance des autorités, car cette quittance montre que le demandeur du permis de conduire a été formé dans une école de conduite, alors qu'il n'en est rien", confie une source digne de foi qui a requis l'anonymat.

Cette pratique illicite impacte fortement les écoles de conduite qui connaissent actuellement une baisse vertigineuse de leurs activités. Certaines ont récemment exprimé leurs craintes quant à la fermeture totale de leur business. Appelant les autorités ministérielles compétentes à prendre le taureau par les cornes face à ce système frauduleux et dangereux pour la sécurité routière.

Il n'est plus rare de voir les usagers se plaindre de ce que les permis de conduire ne sortent plus, simplement parce que leur délivrance se fait désormais au plus offrant. Le business a été privilégié. Cela se ressent chez de nombreux automobilistes dont les comportements au volant inquiètent leurs passagers.

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