Ça y est, les huit prétendants au fauteuil présidentiel sont dans l'arène. Ils ont lancé leur campagne électorale le week-end écoulé sur des tonalités différentes en bravant au passage, pour certains, la pluie. Un élément que d'aucuns ont tôt fait d'interpréter comme un signe des dieux et de nos ancêtres, prédisant que cette période de quatorze jours se déroulera sans incident majeur sur toute l'étendue du territoire national.
Au stade de l'Amitié d'Angondjé, c'est sous ce signe, samedi dernier, que Brice Clotaire Oligui Nguema, devant des milliers de ses partisans, a indiqué la voie sur laquelle il entend mener le bateau Gabon pour les sept prochaines années. Avec pour boussole son projet de société : "Bâtissons l'édifice nouveau pour notre essor vers la félicité" axé autour de l'accès à l'eau, à l'électricité, l'entrepreneuriat, l'employabilité des jeunes, le logement, la justice sociale, les infrastructures de transport, le numérique et la gouvernance des institutions.
Plus que tout, il a littéralement communié avec la foule en lui transmettant sa détermination, son énergie, sa conviction à "entreprendre une réelle et profonde refondation et un réaménagement adapté aux exigences justifiées des Gabonais et Gabonaises pour les années à venir". Et c'est véritablement au pas de charge qu'il a entamé cette ouverture de campagne.
D'autant plus que le lendemain, il s'est rendu à Ntoum et Kango avant d'être reçu en grande pompe par les communautés Akélé, Sékiani, Benga et M'pongwè au quartier Akalu na Menga dit Glass, dans le 4e arrondissement de la commune de Libreville.
Partout ailleurs, l'effervescence était de mise. Comme lui, le Dr Stéphane Germain Iloko Boussengui a également lancé, samedi dernier, sa course à la magistrature suprême par un meeting. Dans une salle chauffée à blanc au rythme des sonorités locales, l'ancien porte-parole du Parti démocratique gabonais (PDG) a harangué la foule sur la nécessité de "soigner le Gabon". Tout en mettant en exergue sa détermination, une fois élu, de doter notre pays d'une nouvelle Constitution. Ses thèmes de prédilection qu'il a également développés à Oyem, chef-lieu du Woleu-Ntem, dimanche dernier.
À l’opposé, Alain-Claude BilieBy-Nze s'est inscrit dans une démarche de proximité. En allant au plus près de ses compatriotes vivant dans le 2e arrondissement de la capitale gabonaise, par le biais du porte-à-porte. Histoire, selon lui, de mieux affiner son projet de société et de proposer des solutions réellement adaptées aux besoins des populations. Car, a-t-il avancé, "les grands meetings, on connaît, ils n'ont jamais rien réglé".
Loin de là, seule femme en lice, Chaning Gninga Zenaba a préféré lancer sa campagne à Mayumba, localité dont elle est originaire. Devant ses "frères, sœurs, mères et pères", elle s'est érigée en rempart contre les dérives qui n'ont que trop entravé la marche en avant de notre Nation. Comme elle, c'est également hors de Libreville qu'Alain-Simplice Bouengoueres a développé ses ambitions pour le Gabon. À Bifoun, il a suggéré la mise sur pied du "Fonds souverain du pardon national (FSPN) afin de réparer les injustices historiques ayant frappé de nombreuses familles gabonaises."
Au milieu de tout cela, seuls Axel Stophène Ibinga Ibinga et Thierry Yvon Michel N'goma ont ouvert leur campagne au lendemain de la date officielle. Et la note d'originalité revient incontestablement au deuxième cité. Lequel, drapé de son costume de bwististe, vers 20 heures, au quartier Belle-Vue 2, dans le 3e arrondissement de Libreville, s'en est pris au président de la Transition. Non sans s'être érigé en homme de la situation. Tant il est oint, a-t-il souligné, des "mânes de nos ancêtres".
Alors que Lapensée Essingone, samedi, s'est lancé dans la course en assistant à une messe d'action de grâce. Comme on le voit, Dieu et les références culturelles nationales occupent une bonne place dans cette campagne. Et que dans le même temps, le Pr Albert Ondo Ossa s'est rappelé au bon souvenir des uns et des autres, dans une déclaration dont il a seul le secret, dimanche dernier, en mettant en garde l'opinion nationale sur les dangers qui guetteraient notre pays en cas d'élection de Brice Clotaire Oligui Nguema.
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