Les voix discordantes avaient déjà commencé à se faire entendre à travers des alertes, notamment via les réseaux sociaux sur la destination prise par les 7 milliards de F CFA que le chef de l'État, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait décaissés, lors de sa tournée républicaine, pour la réalisation des projets de développement de la province de l'Ogooué-Ivindo.
Il a fallu que les membres du collège des délégués spéciaux des collectivités locales de cette région, expriment leur mécontentement sur la manière dont les choses sont faites pour se rendre à l'évidence que ladite enveloppe était finalement aux mains du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). D'autant que l'ensemble des forces vives du G6 avaient convenu que la gestion de cette enveloppe soit confiée "au PNUD qui est un partenaire de l'État, pour une meilleure visibilité, pour une meilleure gestion", a souligné la déléguée spéciale de la commune de Makokou, Rita Estelle Milagolo, jointe au téléphone.
C'est ainsi que les responsables des collectivités locales de ladite province, s'étaient engagés avec l'appui des populations à identifier les projets à fort impact social, tel que souhaité par le président de la Transition. Un certain nombre de projets a donc été retenu. Entre autres : la réhabilitation de tous les établissements primaires et secondaires des différentes localités, les structures sanitaires, l'aménagement des routes départementales et communales, le renouvellement des outils de production dans les communes, pour les activités génératrices de revenus (AGR).
C'est le cas, par exemple, de la commune de Makokou où il était question de l'achat d'une tractopelle et d'un camion benne, la réhabilitation de l'ancien hôpital, de celle de l'hôpital des grandes endémies, la construction d'un marché dans le 2e arrondissement du chef-lieu de province etc. Ce, depuis le mois de mai 2024.
S'en est suivie une opération d'identification des PME locales, pour une forma- tion initiée par le PNUD. Sauf que l'organisme spécialisé des Nations unies a intégré d'autres "entreprises du Gabon qu'il a formées à Libreville sur les projets qui concernent l'Ogooué-Ivindo. Mais, en suivant la démarche du PNUD, on se rend compte qu'il confondait la dotation spéciale des 7 milliards que le président de la République a faite à l'Ogooué-Ivindo avec le Programme d'urgence de développement communautaire (PUDC) lancé par le PNUD pour tout le Gabon."
Et de s'interroger : "Pourquoi cette confusion ?". Avant d'ajouter qu'"il fallait impérativement apporter des clarifications. Nous l'avons fait avec le PNUD". Maintenant c'était la longue at- tente. Le PNUD "nous a fait comprendre qu'il était dans la phase des études avant le début des travaux autour du projet. Nous avons attendu 7 mois déjà. Mais les travaux n'ont toujours pas démarré.
L'école a commencé, nos enfants ont repris les cours dans des écoles vétustes et dans des conditions déplorables", regrette notre interlocutrice. Cette dernière souligne qu'à la suite de ce constat, le collège des délégués spéciaux de la province de l'Ogooué-Ivindo, qui constituent le comité technique de suivi du projet a approché le PNUD, pour savoir la date exacte du début des travaux. Sans suite.
Mais grande étant leur surprise de constater que le PNUD, avec le concours du comité de pilotage (Copil) composé des ministres de la province, du gouverneur, des responsables des administrations déconcentrées, des travaux publics (TP), de l'urbanisme, etc., ont supprimé l'ensemble des projets à fort impact social retenus, au profit d'autres. Cela sans consulter les initiateurs de ces projets. Mme Milagolo de conclure : "Autant de frustrations qui nous ont amenés à nous retirer de ce projet, parce que nous ne voulons pas être comptables de ce qui se fait. "