La récente prise en main de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) par le groupe burkinabé Ebomaf laisse un arrière-goût amer chez certains compatriotes. Cette décision, perçue comme un désengagement de l'État gabonais, soulève des interrogations sur la capacité des champions nationaux à redresser cette entreprise par le biais d'un montage financier structuré. En cédant cette concession pour une durée de 20 ans, le Gabon se prive d’un outil de souveraineté maritime, essentiel pour son développement.
À l'instar du secteur aérien, désormais géré par GSEZ Airport, le secteur maritime fait face à une nouvelle gestion qui pourrait ne pas répondre aux exigences locales. Si ce mécanisme de concession permet à l'État de minimiser les pertes d'investissements, il l'empêche aussi d'imposer sa vision à la nouvelle direction. Les experts s'accordent à dire qu'en collaborant avec des entreprises nationales, notamment des banques, l'État aurait pu élaborer un véritable plan de relance pour préserver sa souveraineté.
Cette décision de concession contraste donc avec les engagements du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), qui prône la préférence nationale depuis le 30 août 2023. Dans ce contexte, les autorités doivent veiller à la crédibilité des acteurs impliqués. Des sources indiquent que le nouveau concessionnaire n’est pas particulièrement expérimenté dans le secteur maritime, ce qui appelle à une vigilance accrue.
Le Gabon doit ainsi naviguer avec prudence dans cette nouvelle ère, en s'assurant que les choix stratégiques respectent ses intérêts nationaux. La confiance et la fiabilité des partenaires sont primordiales pour bâtir un avenir maritime prospère et autonome.