C'est avec un mélange d'optimisme et d'attente que les autorités gabonaises ont célébré, hier, la signature du contrat de concession de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) avec le groupe Ebomaf. La cérémonie, qui a eu lieu lors de l'installation de Marie-Sylvie Mistoul Ntchorere en tant que nouvelle directrice générale, a été présidée par le ministre des Transports et de la Marine marchande, Jonathan Ignoumba, en présence de son homologue des Comptes publiques, Charles Mba.
Cette concession, qui s'étendra sur 20 ans, représente un tournant pour la CNNII, fleuron du secteur maritime gabonais. Sous le pavillon d'Ebomaf, la compagnie espère retrouver une stabilité économique et opérationnelle après des années de turbulence. En effet, la CNNII a souvent navigué en eaux troubles, frôlant le redressement judiciaire à plusieurs reprises. L'arrivée d'Ebomaf pourrait bien être le souffle nouveau dont elle a tant besoin.
Marie-Sylvie Mistoul Ntchorere, qui devient la première femme à occuper ce poste depuis plus de 40 ans, a la lourde tâche de redresser la barre. Titulaire d'une maîtrise en management des organisations, elle a exprimé sa détermination à valoriser les ressources humaines de l'entreprise et à renforcer la productivité des équipes. "La CNNII regorge de talents qu'il faudra valoriser", a-t-elle déclaré avec conviction.
Le contexte de cette transition n'est pas des plus simples. Avec 17 mois d'arriérés de salaires et une dette importante envers les fournisseurs, la situation de la CNNII exige des mesures immédiates. Aboubakar Beye, coordonnateur des affaires d'Ebomaf au Gabon, a promis une feuille de route claire pour le redressement : apurer la dette sociale, honorer les créances des fournisseurs, et investir massivement dans l'outil de travail. "Nous sommes un partenaire fiable", a-t-il rassuré, soulignant l'importance d'une gestion proactive et d'un soutien constant aux équipes.
Pour le personnel de la CNNII, l'annonce de ce partenariat avec Ebomaf est synonyme d'espoir. Après des années de doutes et de frustrations, les employés attendent une nouvelle dynamique qui pourrait transformer non seulement leur quotidien, mais également l'avenir de l'entreprise. La promesse d'un nouveau départ est donc plus qu'une simple expression : elle incarne un engagement à redynamiser une entreprise qui a longtemps été un pilier de l'économie gabonaise.
Le chemin qui s'ouvre devant la CNNII est semé d'embûches, mais les nouvelles autorités semblent prêtes à relever le défi. L'avenir de cette compagnie est désormais entre les mains de Marie-Sylvie Mistoul Ntchorere et de son équipe, qui devront conjuguer compétences, détermination et innovation pour faire de cette concession un succès durable. Dans un secteur où les enjeux sont considérables, la capacité à naviguer entre tradition et modernité sera essentielle pour garantir la pérennité de la CNNII. Les yeux sont désormais rivés sur cette nouvelle aventure, avec l'espoir qu'elle marquera le début d'une renaissance pour la navigation intérieure et internationale au Gabon.
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