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Économie

"La filière pêche au Gabon présente un potentiel considérable"

Dr Mabert Koumba. © J.M

Dr Mabert Koumba, directeur général de la pêche et de l'aquaculture. © J.M

L'Union : Quel bilan faites-vous de la filière pêche dans son ensemble en 2024 ?

- Dr Mabert Koumba : La filière pêche au Gabon présente un potentiel considérable, mais son développement reste entravé par plusieurs défis. D’un côté, le pays dispose de ressources halieutiques abondantes et diverses grâce à une vaste zone économique exclusive (ZEE) qui regorge de nombreuses espèces de poissons, de crustacés, de mollusques et d’échinodermes. Des initiatives de préservation, telles que la création d’un réseau de vingt aires marines protégées en 2017 comprenant 9 parcs marins et de 11 réserves aquatiques, témoignent de la volonté du Gabon de maintenir la durabilité de ses ressources marines. Par ailleurs, le secteur de la pêche artisanale joue un rôle essentiel en contribuant à la sécurité alimentaire et en créant des emplois pour de nombreuses populations, particulièrement les communautés côtières.

Et pour vous, quels sont les défis à relever ?

- Plusieurs défis majeurs sont à relever. La pêche illégale reste un problème récurrent, engendrant des pertes économiques substantielles pour le pays et menaçant la durabilité des stocks halieutiques disponibles. De plus, le manque d’infrastructures modernes, telles que des ports de pêche, des points de débarquement aménagés et des unités de transformation, freine la valorisation des produits locaux, empêchant ainsi une meilleure distribution des produits sur les marchés locaux et une compétitivité accrue sur les marchés nationaux et internationaux. Une grande partie des produits halieutiques est encore exportée de manière brute, privant ainsi le pays de plus-values liées à leur transformation. Enfin, la gestion des ressources halieutiques nécessite des améliorations pour assurer une exploitation durable et minimiser les impacts environnementaux négatifs.

Que faut-il faire pour mieux structurer le secteur ?

- Malgré un potentiel indéniable, la filière pêche au Gabon nécessite des réformes structurelles pour se développer de manière durable et créer davantage de valeur ajoutée pour le pays. Dans ce sens, le gouvernement de la Transition a concédé l’ancienne usine Sifrigab à un nouvel opérateur, l’usine de transformation du poisson est en pleine réhabilitation. La fin annoncée de ce chantier pour quelques mois encore est un réel espoir de voir le secteur apporter une contribution significative à l’essor économique du Gabon par la création de nombreux emplois et la valorisation des ressources halieutiques du pays.

En juin dernier, le ministère de l'Agriculture avait lancé la vente de poissons dans le Grand Libreville et l'intérieur du pays. Cette initiative va-t-elle se poursuivre ?

- L’objectif est de pérenniser ce type d’initiatives et d’améliorer sa portée, car il participe à promouvoir la consommation des produits halieutiques peu ou pas consommés.

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