L’Union . Des bruits persistants nous parviennent, pour nous informer de la fermeture imminente de votre magasin emblématique CK2 du centre-ville de Libreville. Qu'en est-il exactement ?
-Isabelle Essonghe : J’apprécie votre démarche et en toute confiance, je vous confirme cette information. Je voulais vous en réserver la primeur, mais le sceau de la confidentialité est facilement violé aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux. La fermeture au motif de délocalisation et de redimensionnement de l’activité CK2-Libreville sera effective au début de l’année prochaine. Cela dit, ce magasin, en activité depuis l’année 1978, a bien vécu et n’a plus sa place dans son environnement actuel, car il est enserré dans un périmètre de bureaux, de bâtiments administratifs et de sièges de divers organismes nationaux et internationaux. Le modèle de son activité devient insolite dans un tel milieu, qui ne représente plus une zone de chalandise. Vous inférez de vous-même, à partir de mon exposé, que les performances d’une telle exploitation, devenue mal placée, ne peuvent plus convenir au dirigeant d’entreprise que je suis, et que la décision de revoir le format de cet espace commercial et sa délocalisation s’imposaient. Cette enseigne, que nous conservons dans la ville de Port-Gentil, sera, à une échéance raisonnable, pour ce qui concerne Libreville, redimensionnée et délocalisée dans un espace approprié situé à environ cinq kilomètres de son implantation actuelle. Il nous faudra nécessairement le temps pour construire, aménager et garnir de stock le nouveau centre.
Dans L'Union du 14 novembre dernier, à travers l’interview que vous nous aviez accordée, vous annonciez déjà la fermeture de plusieurs points de vente de vos magasins de proximité, Cécado et Gaboprix. Quelle est en réalité la situation de votre entreprise, aujourd’hui, avec, en plus, le cas de CK2- Libreville ?
Depuis quelques années, nos résultats ne sont pas satisfaisants à cause des contre-performances de gestion de plusieurs magasins clairement identifiés des enseignes Gaboprix et Cécado. Je me suis longuement expliquée dans vos colonnes au cours de l’entretien que vous rappelez si bien, pour ce qui concerne les boutiques de proximité. S’agissant de CK2- Libreville, vous comprenez que sa situation géographique actuelle n’est plus idéale. Ce magasin est déserté par la clientèle, car le commerce se fait désormais ailleurs, je l’ai compris et nous devons y être. Les conséquences de cette désaffection, combinées aux comportements antiprofessionnels de certains collaborateurs, sont néfastes sur les indicateurs commerciaux et de gestion, qui sont tous peu reluisants. Il est difficile de maintenir ce magasin malgré tous les efforts que nous menons depuis quelques années déjà sur la réduction de ses frais de structure. Pour tout dire, la délocalisation et le redimensionnement du magasin CK2 de Libreville sont impératifs et nécessaires, mais surtout en ligne avec notre virage stratégique. Dans tous les cas, la prise en charge, par des décisions fortes sur les exploitations ainsi identifiées, est la solution que nous estimons incontournable pour préserver l’équilibre général de la Ceca- Gadis et garantir sa pérennité. La dynamique opérationnelle amorcée est l’affirmation de la volonté de rationaliser et d’optimiser les implantations de nos espaces commerciaux. Elle est parfaitement en harmonie avec les orientations stratégiques immédiates déclinées dans mon plan ‘’Excellence 2024-2027 : à savoir la reconquête du marché.
Pouvez-vous être plus précise sur le redimensionnement et la délocalisation de CK2- Libreville ?
Je pense l’avoir déjà dit, le nouveau CK2 de Libreville ne sera pas très éloigné du lieu actuel et sera redimensionné pour affirmer sa vocation première " tout pour la maison " et magnifier son slogan " Et tout va mieux ’’. Le service, le conseil, la profondeur du référencement des articles adaptés, les critères de qualité et de juste prix seront maintenus dans son nouveau site et dans sa nouvelle configuration. Nous entendons ainsi, comme pour l’intégralité de nos activités, marquer notre différence dans notre politique active axée sur la centricité client, faisant valoir les produits et services à l’avantage du client roi. Il y a lieu de retenir aussi que, pendant la période de mise en place du nouveau CK2 à Libreville, notre clientèle pourra toujours retrouver les produits et marques commercialisés par cette enseigne dans nos supermarchés et magasins non alimentaires.
Dans votre discours, vous rassurez bien votre clientèle quant à vos nouvelles installations. Mais que dites-vous aux employés de cette exploitation ?
La mesure adoptée de délocaliser CK2-Libreville entraînera vraisemblablement des conséquences sociales. Mais nous saurons, le moment venu, conduire cette transformation par l’adaptation la plus rationnelle de l’activité qui sera déployée avec l’effectif nécessaire pour son fonctionnement.
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