Les employés de la Poste ont pris une décision hier matin, à l'issue de l'assemblée générale du Syndicat national de la Poste (Synaposte) au siège de la direction générale à Libreville. Leur message est clair : si leurs revendications ne sont pas entendues, ils n'hésiteront pas à cesser le travail. Cette annonce survient dans un contexte de mécontentement grandissant, où les problèmes s'accumulent depuis plusieurs années.
Davy Mamboundou, secrétaire général du Synaposte, a souligné la gravité de la situation : « Cela fait 10 ans que le postier n'a pas de salaire payé à date. » Les retards de paiement, qui persistent depuis 2015, sont devenus insupportables pour les employés. Lors d'une rencontre avec la ministre en octobre dernier, les postiers avaient déjà exprimé leurs préoccupations, mais les promesses de changement n'ont pas encore porté leurs fruits.
Les conditions de travail, notamment en province, sont également alarmantes. Les logements des employés, pris en charge par La Poste, n'ont pas été réglés depuis deux mois, laissant certains d'entre eux menacés d'expulsion. Ce climat d'insécurité est accentué par la situation des prestataires, dont les paiement n'ont pas été effectués depuis cinq mois. « Les conditions de travail sont exécrables, surtout en province », a ajouté Mamboundou.
Les difficultés financières de La Poste sont exacerbées par une réduction significative de la subvention de l'État, passant de 590 millions à 400 millions de francs. Cette baisse de financement complique toute tentative de relance des activités de l'entreprise. Mamboundou interpelle également sur les critiques à l'encontre du personnel, affirmant que le manque de production est davantage lié à un manque d'investissement qu'à une mauvaise volonté des employés. « Pour produire, ne faut-il pas investir ? », questionne-t-il.
Malgré leur colère, les postiers restent ouverts au dialogue. Ils attendent une réponse de la direction générale ou du ministère de tutelle pour entamer des négociations. Cependant, ils sont clairs : si le dialogue échoue, la grève sera inévitable.
La Poste peut-elle réellement répondre aux attentes de ses employés ? Les syndicalistes proposent plusieurs pistes pour redonner à l'entreprise son dynamisme. Parmi ces suggestions, la relance des produits traditionnels comme le courrier express, la modernisation des infrastructures postales, et l'investissement dans la transition numérique sont mises en avant. Ces mesures pourraient permettre de restaurer l'image de La Poste et d'améliorer les conditions de travail des employés.