Réforme de la Cnamgs : vers une réduction des médicaments remboursables et un soutien accru aux génériques

Dans le cadre d’une réforme ambitieuse visant à optimiser les dépenses de santé et à améliorer l’accessibilité aux soins, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) a récemment procédé à une révision drastique de sa liste de médicaments remboursables pour l’année 2025. Annoncée à l’issue d’un atelier de cinq jours, qui s’est tenu du 27 au 31 janvier, cette décision représente un tournant stratégique en faveur des médicaments génériques.

La nouvelle liste ne compte plus que 883 dénominations communes internationales (DCI), une réduction de 27,7 % par rapport aux 1 221 DCI en 2021. Cette révision s’inscrit dans une logique de rationalisation des coûts. Le Dr Lucie Mekemeza-M’Obiang, présidente des travaux et consultante auprès de la Cnamgs, a précisé que "les principes actifs disposant de génériques sur le marché ont été retirés de la liste". Cette démarche vise à favoriser l’approvisionnement en médicaments génériques, moins coûteux, permettant à la Cnamgs de poursuivre sa mission de santé publique tout en maîtrisant ses dépenses.

Les médicaments génériques représentent désormais 90 % des produits remboursés, continuant d’être pris en charge aux taux habituels de 80 %, 90 % ou 100 %. En revanche, les génériques dits "de marque", jugés plus coûteux, ne bénéficieront que d’un remboursement plafonné à 50 %. Ce choix stratégique vise à encourager l’utilisation des alternatives moins chères tout en garantissant une couverture suffisante pour les traitements essentiels.

Pour cette révision, la Cnamgs a mobilisé des experts issus de 19 spécialités médicales, de la cancérologie à la psychiatrie, afin d’identifier les traitements prioritaires et d’écarter ceux jugés moins essentiels ou pour lesquels des alternatives génériques existent. Nadia Christelle Koye, nouvelle directrice générale de la Cnamgs, a affirmé que cette initiative "répond aux réalités économiques et médicales actuelles".

Elle a également souligné que "les critères d’inclusion et d’exclusion ont été révisés pour garantir une liste plus performante et mieux adaptée aux besoins des assurés". En adoptant cette nouvelle orientation stratégique, la Cnamgs entend renforcer son rôle dans l’amélioration du système de santé gabonais tout en s’inscrivant dans une gestion budgétaire rigoureuse. Cette réforme, tout en limitant les dépenses inutiles, vise à garantir des soins accessibles et de qualité pour tous.