Déboires du FGIS : entre laxisme et lobbysme au cœur de l'administration Gabonaise

Dans la gestion de la chose publique, la rigueur et les qualifications professionnelles sont des compétences indispensables à tout bon manager. Pourtant, le Fonds gabonais d'investissement stratégique (FGIS), créé en 2012 pour gérer les actifs étatiques au sein de plus de 80 sociétés, traverse une période tumultueuse. En un temps record, plusieurs directeurs généraux se sont succédé, illustrant un laxisme alarmant dans la gouvernance de cette institution cruciale.

Pour certains observateurs, cet échec est révélateur de jeux d’influence au sein de l’administration, où le lobbying effréné pour placer des proches dans des postes stratégiques s’est intensifié. Le FGIS, avec ses actifs évalués à plus de 600 milliards de francs, est perçu comme une mine d’or par les prévaricateurs de la République. La gestion des fonds, notamment ceux relatifs au Fonds souverain de la République gabonaise, attire les convoitises, exacerbant les rivalités internes.

Depuis novembre 2022, le FGIS a également été désigné comme l'agent exclusif en charge de la commercialisation des crédits carbone de la République gabonaise, une opportunité financière estimée à plus de 1 200 milliards de francs selon l’ancien ministre de l’Environnement, Lee White. Cette responsabilité accrue ne fait qu'ajouter à la pression sur une institution déjà fragilisée.

Dans ce contexte, il est impératif que des mesures soient prises pour restaurer la confiance et la crédibilité du FGIS. La nomination de dirigeants compétents et intègres pourrait être un premier pas vers une gestion plus rigoureuse et transparente. Le bien-être économique du Gabon en dépend, et il est temps de mettre un terme aux pratiques douteuses qui entachent la gestion de cet organe stratégique.