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Économie

Défi énergétique : Séraphin Akure Davain à l’épreuve du terrain 

Siège du ministère de l'Energie à Libreville.

Siège du ministère de l'Energie à Libreville. © Jocelyn Abila/L'Union

Le secteur énergétique gabonais, déjà en proie à des difficultés majeures, voit l’arrivée de Dr Séraphin Akure-Davain à la tête de ses nouvelles fonctions comme un potentiel tournant. Connu pour son éloquence et son engagement, l'ancien député de Lambaréné doit rapidement se montrer à la hauteur des attentes face à des enjeux important. En effet, la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG) est aujourd'hui dépassée par une situation alarmante : les délestages se multiplient, les coupures d'eau sont fréquentes, et les factures continuent de grimper. 

Cette crise énergétique ne peut être dissociée du contrat controversé signé avec l'entreprise turque Karpowership. Présentée comme une solution miracle, cette centrale flottante, bien que coûteuse — à hauteur de 13 milliards de F CFA par mois — n'a pas encore su apporter l'électricité tant attendue dans les foyers. Les Gabonais, désillusionnés, vivent dans l’angoisse de voir leurs besoins fondamentaux ignorés.

Le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), Brice Clotaire Oligui Nguema, s’était engagé à résoudre ces problèmes avant le 25 décembre, mais les résultats se font attendre. Les ménages et les industries continuent de subir les conséquences de cette crise sans lueur d'espoir. La pression sur les responsables précédents n’a pas suffi à changer la donne, et c'est maintenant à Akure-Davain de prendre les rênes.

Pour réussir sa mission, il devra d’abord plonger dans les détails du contrat avec Karpowership. Comprendre pourquoi, malgré des paiements conséquents, les Gabonais n'ont pas vu de retour sur investissement. Ensuite, il devra traiter avec le prestataire britannique Aggreko, qui fournit 30 % de l’électricité à Libreville. La société, ayant suspendu sa fourniture suite à des manquements contractuels de l'État, a finalement décidé de revenir à de meilleures dispositions, mais cette instabilité n’est pas tenable à long terme.

Les projets financés par des bailleurs de fonds internationaux, tels que le Programme intégré pour l'alimentation en eau potable et l'assainissement de Libreville (Piaepal), sont également dans le viseur. Après cinq ans de travaux, la situation hydrique reste critique, et les promesses de changement semblent encore lointaines. Le Projet d’accès aux services de base en milieu rural et renforcement des capacités (PASBMIR) fait également face à des défis similaires, malgré des financements substantiels.

La question se pose : faut-il continuer à investir dans des solutions temporaires ou est-il temps de s’engager dans de vrais projets d'infrastructure, comme des barrages hydrauliques et des centrales thermiques, pour sortir de cette impasse ? L’eau et l’électricité, services essentiels, doivent être traités avec la plus grande urgence.

Le Dr Séraphin Akure-Davain, désormais aux commandes, se retrouve face à un double défi : comprendre la complexité des enjeux et agir rapidement pour apaiser les souffrances des Gabonais. Sa capacité à diagnostiquer les problèmes et à proposer des solutions durables sera cruciale pour sortir ce secteur de l’ombre. Les yeux du pays sont rivés sur lui : parviendra-t-il à transformer les promesses en actes concrets et à redonner espoir aux Gabonais ? Seul l’avenir nous le dira.
 

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